Résumé de la 3e partie ■ Méziane et Lmadjid ont entendu l'explication du vieux Tahar et ils sont abasourdis. Le vieil homme répond : — Non, il ne s'agit pas d'un cauchemar. Ces êtres fantasques, je les ai vus comme je vous vois... Enfin, n'en parlons plus. Je pense qu'ils voulaient juste m'effrayer. Moi, je rentre mes enfants... A ce soir... peut-être... Le vieillard s'en va et les deux jeunes bergers se regardent en haussant les épaules, convaincus que le vieillard commençait à divaguer. Mais peu de temps avant le crépuscule, alors qu'ils étaient en vue de leur village, les deux jeunes entendent une femme hurler : «Abouh al moumnine !» (Aidez-moi, ô croyants !) Mon fils est mort ! Mon fils est mort ! — Tu entends ce que j'entends ? Quelqu'un vient de mourir au village. — Oui, j'ai entendu. Pressons le pas. Ils arrivent aux premières maisons du village et devant l'une d'elles, ils trouvent le corps d'un adolescent étendu sur le sol et une femme en train de hurler. — Mais c'est Mokrane ! Que lui est-il arrivé ? Ils n'ont même pas le temps de demander à la mère du malheureux ce qui est arrivé que quelqu'un leur explique : — Il est monté sur le toit pour remplacer des tuiles et il a glissé... C'est un travail qu'il a accompli des dizaines de fois sans problème. Et aujourd'hui, voilà... il glisse et il s'en va pour toujours. Méziane se tourne vers Lmadjid : — Le vieux Tahar n'est pas fou ! C'est nous qui le sommes pour ne pas l'avoir pris au sérieux ! Méziane et Lmadjid, durant toute la veillée funèbre, ne cessent de revoir l'image du vieux Tahar jetant des cailloux en direction des créatures dont il leur a parlé et qu'il est le seul à avoir vu. Les deux jeunes gens n'avaient encore parlé à personne de ce qu'ils avaient vu. Pourquoi ? Parce que tout simplement ils avaient promis au vieil homme de garder le silence. Le vieil homme, assis dans un petit coin, psalmodiait avec les autres des versets du Coran. (A suivre...)