Médéa La semaine dernière, le tribunal criminel près la cour de Médéa a jugé un ex-inspecteur de police, accusé de meurtre. Il s?agit d?une affaire qui a fait couler beaucoup d?encre et semé le trouble dans la région de Tablat (Médéa) et ce depuis 1995. Par une douce journée de septembre de la même année, R. A., âgé de 22 ans, se promène dans la ville de Tablat lorsqu?il attire l?attention de B. D., jeune inspecteur de police, aux aguets des suspects à une époque où le terrorisme battait son plein. Ainsi, il procède à l?arrestation du jeune homme et c?est dans l?un des bureaux du siège de la sûreté de la daïra de Tablat que débute un long interrogatoire qui se termine, hélas, par un drame. L?inspecteur, partant d?un sentiment de suspicion, tire sur le frêle R. A. qui décède quelques jours plus tard. Le jour du procès, en juin 2004, l?ex-inspecteur est dérouté par les propos des membres de la cour et ses déclarations sont constamment démenties, à son grand désarroi. ? «Accusé, pourquoi avez-vous tiré sur la victime ? ? M. le président, il n?échappe pas à votre honorable personne qu?en 1995, le terrorisme battait son plein et que nous procédions à l?arrestation de toute personne suspecte à nos yeux. Le comportement louche de R. A. a attiré mon attention et je l?ai aussitôt conduit au siège de la sûreté de la daïra de Tablat dans le but de le cerner. Il n?était pas de Tablat et cela me troubla davantage. A un moment, il a pris la fuite, je l?ai poursuivi à l?extérieur et j?ai tiré sans l?intention de lui donner la mort. ? Quelle arme portez-vous ce jour-là ? ? Mon arme, M. le président, un Beretta 7,65 mm. Je le répète, je ne voulais pas le tuer. S?il n?avait pas pris la fuite, je n?aurais sûrement pas tiré. ? Accusé, vous mentez ! ? Monsieur le président, je ne dis que la vérité. Je ne vois pas pourquoi je mentirais. Je jure que cela s?est passé comme je l?ai relaté à votre honorable cour ! ? C?est ce que nous allons voir !» (à suivre...)