Résumé de la 5e partie ■ Fourbin, en voyant la laideur d'Aurore, ordonne à son frère Ingénu de l'épouser immédiatement... Je suis charmée de vos sentiments, dit la bergère ; mais Aurore sera encore belle, j'ai une eau qui guérira son visage. » Effectivement, au bout de trois jours, le visage d'Aurore devint comme auparavant ; mais le prince la pria de porter toujours son voile ; car il avait peur que son méchant frère ne l'enlevât, s'il la voyait. Cependant Fourbin, qui voulait se marier, fit partir plusieurs peintres pour lui apporter les portraits des plus belles filles. Il fut enchanté de celui d'Aimée, sœur d'Aurore, et l'ayant fait venir à la cour, il l'épousa. Aurore eut beaucoup d'inquiétude, quand elle sut que sa sœur était reine ; elle n'osait plus sortir, car elle savait combien cette sœur était méchante, et combien elle la haïssait. Au bout d'un an, Aurore eut un fils qu'on nomma Beaujour, et elle l'aimait uniquement. Ce petit prince, lorsqu'il commença à parler, montra tant d'esprit, qu'il faisait tout le plaisir de ses parents. Un jour qu'il était devant la porte avec sa mère, elle s'endormit, et quand elle se réveilla, elle ne trouva plus son fils. Elle jeta de grands cris, et courut par toute la forêt pour le chercher. La bergère avait beau la faire souvenir qu'il n'arrive rien que pour notre bien, elle eut toutes les peines du monde à la consoler ; mais le lendemain, elle fut contrainte d'avouer que la bergère avait raison. Fourbin et sa femme, enragés de n'avoir point d'enfants, envoyèrent des soldats pour tuer leur neveu ; et voyant qu'on ne pouvait le trouver, ils mirent Ingénu, sa femme et la bergère dans une barque, et les firent exposer sur la mer, afin qu'on entendît jamais parler d'eux. Pour cette fois, Aurore crut qu'elle devait se croire fort malheureuse, mais la bergère lui répétait toujours, que Dieu faisait tout pour le mieux. Comme il faisait très beau temps, la barque vogua tranquillement pendant trois jours, et aborda une ville sur le bord de la mer. Le roi de cette ville avait une grande guerre, et les ennemis l'assiégèrent le lendemain. Ingénu, qui avait du courage, demanda quelques troupes au roi ; il fit plusieurs sorties, et il eut le bonheur de tuer l'ennemi qui assiégeait la ville. (A suivre...)