Elimination Après l?Espagne et l?Italie, c?est au tour de l?Allemagne de passer à la trappe. Les «remplaçants» tchèques sont passés par là (2-1). Les Pays-Bas, larges vainqueurs de la Lettonie (3-0), sont ressuscités. Le sélectionneur tchèque, Karel Brückner, avait averti : «L?équipe qui sera sur le terrain ne sera pas facile à battre.» Et il avait raison, car au bout de quatre-vingt-dix minutes et des poussières, l?équipe de la République tchèque, formée presque entièrement de remplaçants, a dominé l?Allemagne (2-1). Premiers à s?être qualifiés au second tour, les coéquipiers de Nedved, ballon d?or 2003 mis au repos pour ce match contre l?Allemagne, sont les seuls à avoir réalisé le plein : trois victoires en autant de matchs. Pourtant, les hommes de Völler pensaient être tirés d?affaire en débutant fort la rencontre après avoir ouvert la marque d?une frappe sublime en pleine lucarne de Ballack (21?), mais les Tchèques, décidément surprenants, sont revenus à la marque ave brio. Un coup franc extraordinaire de l?attaquant du Banik Ostrava, Marek Heïnz, lui aussi en pleine lucarne, remet les pendules à l?heure et assomme les Allemands (30?). Comme par télépathie, quatre minutes plus tard, les Néerlandais ajoutent un second but à Braga face à la Lettonie grâce à une tête piquée de Van Nistelrooy sur une passe de Cocu qui lui permet d?augmenter son capital à quatre buts au même titre que l?Anglais Rooney. A Lisbonne, les Tchèques reprennent confiance alors que les Allemands, éliminés, ont du mal à reprendre le jeu à leur compte. Il fallait attendre le retour des vestiaires pour voir une Mannschaft tournée résolument à l?attaque, même si la première alerte fut tchèque par Heinz dont la reprise est sauvée par Kahn. Au fil des minutes, les Allemands assiègent le camp tchèque qui a reculé d?un cran laissant l?initiative offensive aux Ballack and Co. Les attaques allemandes vont se succéder durant une bonne vingtaine de minutes, mais viendront se casser contre une défense qui plie, mais ne rompt pas à l?image de son gardien Blazek qui sauve miraculeusement plusieurs tentatives. Une frappe de Ballack frôle le poteau (63?), une deuxième le percute (65?) avant de revenir dans les pieds de Schneider qui appuie mal son tir. L?entrée, quelques minutes auparavant, de Baros et de Poborsky, va changer le cours de la rencontre puisqu?à la 77?, le talent individuel de l?attaquant de Liverpool lui permet de résister à deux défenseurs allemands avant d?aller battre Kahn. Un but qui résume le brio offensif, le mental et la solidarité tchèques qui ont d?assez loin surpassé tout ce que les autres présumés favoris avaient montré jusque-là. Les Allemands tombent de haut en affichant toute leur impuissance à travers ces longues balles qui ne trouvent aucun attaquant pour les concrétiser. De leur côté, les Pays-Bas ajoutent un troisième but par Makaay (83?) après un slalom de Robben dans la défense lettone. Les Orange ont profité ainsi de la défaite des Allemands pour continuer leur route dans cet Euro qui ne sourit forcément pas aux géants.