Préoccupation ■ L'évolution terrifiante du cancer en Algérie, qui suscite une réelle inquiétude dans le milieu médical, a été au centre des débats, jeudi, de la 3e Journée de formation médicale continue. Deux communications sur le sujet ont été présentées au cours de cette rencontre, qui s'est tenue sous l'égide de l'association des médecins généralistes libéraux, Amejjay, par le Dr Amar Saâdani, chirurgien au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, et le Dr Allaoua Boukaouma, médecin généraliste installé à Alger. L'urgence d'engager des actions de sensibilisation envers les pouvoirs publics et la population, en vue de rendre le dépistage des cancers «une priorité absolue» a été soulevée par les praticiens, qui sont unanimes à dire que «seul l'Etat, disposant de moyens nécessaires, est à même de démocratiser l'acte de dépistage de toutes les formes de cancer», selon le Dr Saâdani, spécialiste dans le traitement du cancer colorectal au service de chirurgie générale du CHU de Tizi Ouzou. Pour sa part, le Dr Alloua Boukaouma, s'est étalé sur le lien entre la profession du praticien et son rôle primaire dans le dépistage des cancers. Le communicant dira à ce propos que le médecin généraliste a un rôle fondamental dans les stratégies de prévention et de dépistage, du fait qu'il est le premier à intervenir dans la chaîne des professionnels en médecine et que c'est à lui qu'incombe la tâche d'informer ses patients sur les facteurs de risque, les moyens de prévention et de dépistage. «Le médecin généraliste doit intégrer, dorénavant, l'acte de dépistage dans sa pratique, comme il l'a fait, auparavant, pour l'acte de prévention», dira-t-il à ce propos. En matière de dépistage et selon les dernières statistiques communiquées par les deux intervenants, on note une incidence de 9 000 cas par an. Le cancer colorectal arrive en première position avec 1 500 cas/an, suivi de celui du col de l'utérus avec 1 400 cas/an et de la prostate 1 236 nouveaux cas/an). Ils alerteront aussi sur une certaine évolution qualifiée d'«affreuse» de la prévalence du cancer, passant de 30 000 nouveaux cas enregistrés en 2004, à 40 000 en 2011 et à 44 000 en 2012. On appréhende une évolution encore plus progressive de ces maladies qui pourront atteindre 300 cas/100 000 habitants, soit environ 120 000 nouveaux cas annuellement pour les prochaines années. A signaler enfin que le Rotaract Club Kabylie organisera, pour sa deuxième édition du gala de solidarité et de sensibilisation, un événement de bienfaisance au profit des cancéreux de l'association El Fedjr, qui a pour thème «Ensemble contre le cancer» à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Le gala (300 DA le ticket d'entrée) aura lieu le vendredi 30 mai 2014 à partir de 13h 30 dans le but de recueillir les fonds nécessaires pour la prise en charge des cancéreux. Ce n'est pas la première fois que de telles actions en direction des personnes atteintes de ces maladies sont organisées à Tizi Ouzou.