Déroute ■ L'Europe était ce lundi sous le choc après le séisme politique provoqué par le triomphe du Front national en France et des europhobes de l'Ukip en Grande-Bretagne. En France, profitant de l'impopularité record des socialistes au pouvoir, le Front national de Marine Le Pen est devenu le premier parti avec un score historique de 24,96%. Il décrocherait 24 sièges sur les 74 accordés à la France, un des pays fondateurs de l'UE. La première place obtenue par le Front national en France a marqué les élections européennes bien au-delà des frontières de l'Hexagone hier. Mais le vote protestataire et anti-européen a progressé dans beaucoup d'autres pays touchés par l'austérité et un chômage élevé. Les europhobes de l'Ukip sont arrivés largement en tête au Royaume-Uni avec un score historique de 29% et ont obtenu 23 des 74 députés européens du pays. En Allemagne, l'AfD, un mouvement créé l'an dernier qui milite pour l'abandon de l'euro, a remporté ses premiers sièges de députés avec environ 6,5% des voix. En Grèce, c'est un parti de gauche bien plus radical, Syriza, qui est donné en tête avec 26,7% des voix, reléguant la Nouvelle démocratie du Premier ministre Antonis Samaras à 22,8%. Au Danemark, le Parti populaire, ouvertement anti-immigrés, devrait arriver en tête avec 23% des suffrages et en Hongrie, le mouvement d'extrême droite Jobbik, accusé de racisme et d'antisémitisme, se classe en deuxième position avec 15%. Une participation faible (43,1% à l'échelle de l'Union) a favorisé dans bon nombre d'Etats membres les partis d'extrême droite et de la gauche radicale, même si en Allemagne, en Italie et en Espagne, les partis au pouvoir l'ont emporté. Si les eurosceptiques semblent en passe de doubler leur nombre de sièges au Parlement européen, ils n'empêcheront pas la droite et la gauche social-démocrate de conserver le contrôle de l'assemblée. Sur la base des dernières projections officielles, le Parti populaire européen (PPE), où siègent notamment les députés européens de l'UMP française, de la CDU allemande et du Parti populaire espagnol, arrive en tête avec 212 des 751 sièges du futur Parlement.» Selon des résultats communiqués par le Parlement européen, et qui restaient toujours provisoires ce lundi en début de matinée, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) sont en tête avec 212 sièges sur 751, contre 186 pour les socialistes. Les Libéraux obtiendraient 70 eurodéputés, suivis par les Verts (55). Les quatre partis pro-européens passent de 612 à 523 sièges. Quant aux différents partis europhobes, qui ne constituent pas un bloc homogène, ils compteraient au total plus de 140 députés.