Résumé de la 1re partie ■ L'hôtel New World n'a eu jusque-là à déplorer qu'un seul incident sérieux. En 1975, une fuite de gaz a intoxiqué 35 personnes. Toutes les victimes ont survécu, et le bâtiment a été déclaré sans danger. Le 14 mars 1986, onze ans plus tard, comme tous les vendredis soir, l'hôtesse du night-club, Madame Lili Téo prépare la salle du premier étage en vu d'une soirée chargée. Elle attend sa clientèle habituelle d'hommes d'affaires et de couples. Elle remarque soudain que l'un des piliers de la piste de danse, vient de se fissurer. Il est 19h, elle décide de prévenir le propriétaire de l'immeuble. Peu de temps après, alors que le night-club est maintenant ouvert, deux ouvriers commencent à réparer les dégâts. Personne ne fait attention à eux. A 21h15, l'ambiance bat son plein. Dans le vestiaire du personnel, une employée retouche son maquillage. Soudain un miroir se brise. A Singapour, comme dans beaucoup d'autres pays, un miroir brisé porte malheur. Mais c'est le début du week-end et tout le monde est trop occupé à s'amuser pour se soucier de superstitions idiotes. Le lendemain matin, samedi 15 mars, 8h. Chan Chengwan, directeur adjoint de la banque située au rez-de-chaussée traverse le parc avec sa jeune femme. Ils se sont mariés trois mois plus tôt, mais il est tellement pris par son travail qu'ils n'ont pas eu le temps de faire leur voyage de noces. «Nous étions jeunes mariés, heureux et devions partir en Australie et en Nouvelle Zélande», raconte-t-il. Chan Chengwan se rend à son travail. Il dit au revoir à sa femme Leong Gseysey. Il sait que c'est un grand jour pour elle. Elle passe un examen important. «Je passais l'examen final pour mon diplôme. On avait prévu de se retrouver dans l'après-midi avec Chengwan», raconte-t-elle. Comme tous les samedis, la banque fermera à midi. Le couple a prévu de passer le reste de l'après-midi à se promener dans les rues commerçantes de Singapour. «Il me tardait que ce soit l'après-midi. En général on allait se promener» dit Chengwan. 17 personnes travaillent à la banque. C'est une équipe soudée et accueillante. Comme souvent à Singapour, ils se font une joie et un devoir de fournir à la clientèle un service efficace et rapide. Christina Fua, 21 ans, travaille à la banque depuis trois mois. «C'était mon premier emploi dans la banque. Ca me plaisait beaucoup», raconte-t-elle. Christina n'est jamais allée au night-club à l'étage au-dessus. Mais elle est assise presque directement sous le pilier qui s'est fissuré la veille. (A suivre...)