Convergence ■ L'armée doit s'occuper de ses missions constitutionnelles, estiment les participants à la première réunion nationale pour les libertés et la transition démocratique. La nécessité d'aller vers un Etat civil a été largement évoquée hier mardi lors de cette conférence à laquelle ont pris part des partis politiques de l'opposition, des personnalités nationales et des représentants de la société civile. A ce propos, l'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche a affirmé que « tout changement ne pourrait se faire sans la participation de l'Armée nationale populaire (ANP) ». « L'ANP doit rester stable et forte et demeurer le pilier de l'Etat et non du gouvernement », a-t-il insisté. Il a relevé que « tous les partis politiques, de l'opposition et ceux qui soutiennent le pouvoir, même réunis, ne peuvent former un gouvernement et mettre en œuvre un programme, car n'ayant aucune réelle influence sur la situation ». Considérant qu'il n'y a jamais eu de multipartisme, Mouloud Hamrouche a espéré qu'il « pourrait naître » à partir de cette conférence , « si les partis décident de mettre de côté leurs querelles et se mettent au travail sur la base de programmes ». Même son de cloche chez L'avocat Mokrane Aït Larbi qui a appelé à l'implication de l'ANP dans un « changement pacifique vers la démocratie ». « Chaque époque a ses hommes et il est de notre devoir d'instaurer une transition pacifique vers la démocratie, les libertés et les droits afin d'éviter une dérive de la jeunesse vers la rue », a-t-il dit. « Les partis politiques et les personnalités nationales présents considèrent que la transition démocratique est une exigence nationale à même de garantir les libertés et la stabilité et de conduire le pays vers la voie du développement et du progrès économique », indique un projet de plateforme lu à l'ouverture de la conférence. Les participants ont manifesté leur détermination à poursuivre la lutte pour un vrai changement qui concrétisera la souveraineté du peuple ainsi que sa liberté de choisir ses dirigeants et représentants. Ils ont également appelé le pouvoir à « réagir d'une manière positive vis-à-vis de la transition démocratique tel que proposé par la réunion». Les partis politiques et les personnalités présents à cette conférence ont aussi affirmé leur « détermination à rester en contact permanent avec toutes les composantes de la société dans la perspective de consacrer la démocratie ainsi que les droits et libertés et ce, à travers l'organisation de rencontres thématiques et autres activités politiques», soulignant, d'autre part, la nécessité d'associer les femmes et les jeunes à la transition démocratique et pour promouvoir les valeurs de la citoyenneté. Après avoir estimé que la réunion pour les libertés et la transition démocratique illustrait une nouvelle étape du militantisme politique », l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Benbitour a souligné à la clôture des travaux de la réunion « la nécessité d'établir une coalition nationale pour les libertés et la transition démocratique » mais aussi de « coordonner avec les forces du changement afin d'éviter tout risque de déviation et d'anarchie dans la transition démocratique et de sauver l'Algérie d'une manière pacifique».