Risque ■ L'Algérie n'est pas à l'abri d'une éventuelle contamination du Mers coronavirus. C'est ce qu'a affirmé hier Abdelkrim Soukehal, épidémiologiste, spécialiste en médecine préventive, santé publique et hygiène, et professeur à la faculté de médecine d'Alger lors du forum d'El Moudjahid sous le thème «les mesures de prévention et les bonnes pratiques d'hygiène». Le professeur a en effet affirmé qu'à partir du moment où «le virus a atterri en Algérie, il va commencer à circuler et d'éventuelles contaminations ne sont pas à exclure», Seulement selon lui, la situation n'incite guère à l'inquiétude même si la vigilance est recommandée. Ainsi, il a mis en garde contre cette épidémie qui, dit-il, «n'est qu'à son début et qui donne à réfléchir». «Le Mers coronavirus est une maladie à haute contagiosité et d'une extrême gravité vu sa mortalité élevée. Transmissible par voie aérienne, elle se manifeste par des symptômes respiratoires et digestifs, et cause des affections rénales (insuffisance rénale) et finit par détruire le rein», ajoute le conférencier. Il précise à cet égard que la durée d'incubation du virus est de 7 à 14 jours. Interrogé sur les symptômes, il a précisé que ce sont généralement des «manifestations respiratoires et digestives, diarrhée, toux, fièvre, et vertige». En outre, le spécialiste a cité le nombre de cas confirmés dans le monde qui, jusqu'au 4 juin en cours, a atteint le chiffre de 681 causant 204 décès. D'après le professeur, l'isolement des malades infectés est une mesure indispensable, pour stopper l'épidémie. Expliquant les mesures d'hygiène, l'intervenant a rappelé que le lavage des mains était primordial et qu'il devait se faire, à la fois, avec du savon et une solution hydro-alcoolique, pour la désinfection. Le Pr Soukehal exclut, en outre, toute interdiction de la omra et du hadj afin d'éviter la propagation du virus. «Il faut gérer le risque et ce travail ne doit pas être répressif mais plutôt informatif afin de pouvoir repérer les cas infectés». Il insiste sur la nécessité du port de masque par les hadjis et de se laver les mains puis de les désinfecter. Toutefois, l'épidémiologiste approuve la mise en place du dispositif de surveillance dans les aéroports notamment les caméras à infrarouge même s'il estime que c'est aux personnes ayant effectué la omra de se présenter d'elles-mêmes, au moindre signe, pour le diagnostic. «La peur est de voir ces personnes affectées et non déclarées se déplacer dans des lieux publics telles les mosquées et propager le Mers coronavirus», a-t-il précisé. A noter que depuis son apparition en Arabie saoudite en 2012, le coronavirus a fait plus de 500 morts, il est apparu pour la première fois en 1937, actuellement la Chine est le pays le plus touché par cette épidémie, avec 5 316 cas.