La mobilité des Algériens de France voulant se rendre au pays d'origine s'accroît en cette période estivale, alors que les tarifs proposés par Air Algérie ne semblent pas fléchir. Un paradoxe qui a fait réagir les concernés, à travers une manifestation hier. De son côté, la compagnie nationale évoque des «règles commerciales» au même titre que ses concurrents, tout en précisant que «ces tarifs sont bien plus bas que ceux réclamés». Les manifestants, rassemblés avenue de l'Opéra, brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire «Halte aux tarifs made in Air Algérie», «Pour que partir en Algérie ne devienne plus un luxe» et «Paris-Tunis : 200 euros, Paris-Rabat: 80 euros, Paris-Alger : 500 euros». Selon les organisateurs de ce rassemblement contestataire, tenu à l'initiative d'un collectif «Contre la cherté du transport vers l'Algérie», un «monopole» dans le transport aérien entre la France et l'Algérie serait à l'origine d'un «tarif de billet exorbitant, insupportable pour nos compatriotes». Dans une pétition ouverte aux signatures, lue devant l'assistance, l'orateur a réclamé notamment une baisse «immédiate» des tarifs du transport aérien et maritime, et l'ouverture «effective» du marché à la concurrence. «Nous ne demandons ni avantages injustifiés, ni charité. Nous exigeons le droit à pouvoir bénéficier de tarifs concurrentiels à l'instar de pays voisins», a-t-il indiqué. Des allégations rejetées par un représentant du pavillon national qui affirme que Air Algérie est en droit de se conformer aux «règles commerciales» au même titre que ses concurrents. Contrairement à ce qui est dit, «la compagnie dispense des tarifs promotionnels toute l'année. Ces tarifs sont bien plus bas que ceux réclamés. Ces baisses vont de 190 à 270 euros, ce qui équivaut plus de 78% pour les tarifs de la classe économique, à titre d'exemple», a précisé le représentant d'Air Algérie pour France-Nord signalant que ces prix «promotionnels» ne concernent pas tout l'avion, mais une partie (classe économique, notamment). Tout en rappelant que la compagnie paye pour chaque passager 120 euros de taxes versées à l'Aviation civile française et aux Aéroports de Paris, Abdelkader Benselka s'est dit «conscient» que certaines autres compagnies aériennes portées sur la destination Algérie pratiquent de «bas tarifs», mais les prestations (30 kg de bagage, repas chaud) ne seraient pas les mêmes, selon lui. Prenant acte de l'engagement récent de l'autorité de tutelle pour des tarifs promotionnels, il a fait part, pour augmenter l'offre, d'une demande auprès de l'Aviation civile française pour «86 vols supplémentaires dont 30 pour Paris». «Au jour d'aujourd'hui, nous n'avons toujours pas les accords pour opérer ces vols», a regretté le responsable, rappelant que, pour pallier la demande surtout en haute saison, la compagnie a déjà affrété trois gros porteurs, qui seront surtout mobilisés pour la période retour des ressortissants, à la rentrée sociale. Le renforcement de la flotte aérienne avait déjà été annoncé par le ministre des Transports, en prévision notamment de l'ouverture de nouvelles lignes vers des villes françaises à forte concentration d'Algériens. Amar Ghoul avait aussi promis des réductions allant de 30 à 50% pour tous les billets vendus à partir de la fin du mois de juin en cours à fin septembre. Une période marquée par une forte mobilité des Algériens de France voulant se rendre au pays d'origine.