Prévalence ■ 30 000 algériens vivent avec le virus VIH du Sida soit 0,1% de la population, alors que 35 millions de personnes à l'échelle mondiale sont atteintes par cette maladie. C'est le chiffre donné, hier, par le professeur Kamel Senhadji, directeur de recherche en immunologie au CHU de Lyon (France), lors d'une conférence-débat organisée au forum du quotidien DK-News. Le Pr Senhadji a souligné que la seule alternative thérapeutique qui s'offre aux personnes atteintes du sida est l'utilisation des antirétroviraux. Cependant à cause de leur prix trop élevé, environ 10 000 euros par personne et par an, 80% des personnes contaminées (qui vivent dans l'hémisphère sud de la planète) n'ont pas accès aux soins. Conséquence, le taux de mortalité dans ces régions du globe est des plus élevés. Dans le même ordre d'idées, le spécialiste a estimé que même si les antirétroviraux freinent l'évolution du virus dans l'organisme et augmentent considérablement l'espérance de vie des malades, l'avenir du traitement du virus du sida pourrait bien être lié à la greffe de cellules souches. «C'est la médecine du futur. Beaucoup de maladies graves seront traitées à l'avenir par la médecine réparatrice», a-t-il précisé. Cette nouvelle technique ne remplacera pas la médecine conventionnelle mais, elle lui sera complémentaire. Les cellules souches vont ouvrir des possibilités extraordinaires dans la médecine. Elles pourront être utilisées pour traiter les maladies graves, comme le Sida, mais aussi pour la greffe d'organes», a souligné le Pr Sanhadji. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que de nouvelles recherches sont en cours pour trouver un traitement efficace, laissant entrevoir l'espoir d'une guérison totale des malades, et pas seulement le blocage de l'évolution de la maladie. En outre, il a rappelé que l'espérance de vie des personnes atteintes du Sida s'était considérablement améliorée avec la quadrithérapie qui apporte un certain confort aux malades contrairement aux molécules utilisées il y a une vingtaine d'années. Dans une autre optique, le Pr Sanhadji a évoqué une autre maladie immunitaire, touchant les nouveaux nés venus au monde sans défenses immunitaires, appelée déficit immunitaire combiné sévère (Dics). Selon lui, cette maladie est génétique et héritée de parents porteurs du gène délétère. Concernant le traitement de la pathologie, le chercheur a informé que de nouvelles méthodes de traitement, avec des cellules souches, donnaient de bons résultats. La méthode de soin consiste à greffer le malade avec des cellules souches qui se différencieront avec le temps en cellules immunitaires (de défense) et protégeront l'organisme d'éventuelles agressions extérieures. Toutefois le Pr Senhadji a exclu l'éventualité de ce traitement à l'heure actuelle. A préciser enfin que la conférence en question était consacrée au thème «du Sida, le point sur l'évolution de la recherche, les greffes des cellules souches (médecine réparatrice)».