Le 16 juin 1982, est une date qui est bien rangée dans l'histoire de l'Algérie indépendante, au même titre presque que le 1er Novembre ou le 5 Juillet, puisqu'il s'agissait de la première apparition de notre équipe nationale en Coupe du monde. C'était à Gijon, en Espagne, et ce jour-là, les Algériens avaient écrit l'une des pages les plus sensationnelles du Mondial en terrassant une arrogante équipe allemande, championne d'Europe en titre avec sa pléiade de stars dont certains avaient mis le cigare avant de disputer ce fameux match. Au bout de cette rencontre, l'Algérie du football vivra longtemps sur son nuage au point de compromettre son avenir car refusant de quitter le rétroviseur de 1982. En cette année, les Verts ont fait encore mieux : ils battront le Chili et forceront deux grandes nations, l'Allemagne et l'Autriche, à tricher pour lui barrer la route du second tour. Depuis, les Algériens n'ont plus réédité un tel exploit, même quatre ans plus tard, en 1986, avec une aussi belle équipe qu'en 1982. Quatre défaites et deux nuls sont inscrits au cahier de notes des Verts qui, à l'occasion du Mondial-2014, voudraient bien rectifier le tir et écrire de nouvelles pages. La génération des Feghouli, Brahimi, Djabou, Soudani et autre Mahrez, ne se souvient que vaguement de celle des Belloumi, Madjer, Assad, Bensaoula et autre Merzekane, et compte bien relever le défi aujourd'hui en entamant de fort belle manière le Mondial face à la Belgique. Evidemment, les données ont complètement changé et les Belges n'ont pas le cigare comme l'ont fait les Allemands il y a trente deux ans. Depuis le tirage au sort de ce rendez-vous planétaire, les Belges, entraîneur, joueurs et même journalistes, ont évité de titiller l'égo algérien. Que du respect et de la méfiance vis-à-vis de cette équipe algérienne imprévisible et donc capable de tout. Aujourd'hui, l'Estadio Mineirao sera le vrai terrain-test pour Vahid Halilhodzic, intronisé il y a trois ans à la tête de l'équipe, et ses hommes. Le match inaugural est souvent révélateur de ce que sera la suite des événements. Un match que tout un peuple attend et appréhende avec beaucoup d'optimisme, voir avec l'espoir fou de déjouer les pronostics qui mettent les Diables rouges comme favoris de leur groupe. Au sein de la sélection nationale, c'est le calme et la sérénité qui prévalent, et c'est important à quelques heures d'un match aussi important car il ne faut pas se rater comme l'ont fait hier les Portugais pour avoir bu le calice jusqu'à la lie face à une impressionnante équipe allemande et un Thomas Müller très inspiré devenant, en l'espace de quatre-vingt-dix minutes le déjà, meilleur buteur de la compétition. Il ne faut pas se rater également comme l'ont fait les deux représentants africains que sont le Nigeria, auteur d'un insipide match vierge, le premier du Mondial, contre l'Iran, et le Ghana qui s'est fait surprendre en fin de partie par les Etats-Unis (1 à 2). Les joueurs algériens, nous dit-on, sont très motivés et promettent une bonne surprise que notre confrère Saïd Selhani voudrait rajouter à son prochain ouvrage, qui viendrait compléter celui paru il y a seulement quelques jours, sous le titre Archives du football algérien. Un beau livre venu enrichir la bibliothèque sportive algérienne en attendant que cette dernière ne soit enrichie par un exploit sur le terrain. Aux Verts de faire le reste.