Pour la chronique d'aujourd'hui, on va se la faire plutôt chiffrée que d'habitude. Ainsi, il a fallu attendre 28 ans et 482 minutes pour assister à un but des Verts depuis celui inscrit par Djamel Zidane, sur coup-franc, face à l'Irlande du Nord en 1986. Eh oui, cela remonte à bien longtemps ! C'est Feghouli, sur un retrait de Ghoulam, qui est retenu du bras par le défenseur Vertonghen, ce qui lui permet d'obtenir un penalty qu'il se chargera lui-même de transformer victorieusement. Jusque-là, la production algérienne est positive car elle fait une entrée tonitruante durant les 10 premières minutes avant de céder la manœuvre à une équipe belge plutôt mal inspirée et surtout très gênée par le double rideau imposé par les hommes de Halilhodzic. Curieusement, ce dernier, qui a passé tout son temps à nous vanter l'esprit offensif de son équipe, ses bonnes statistiques et la révolution qu'il a apportée au jeu des Algériens, a curieusement opté pour un véritable catenaccio qui a tenu tout de même 70 minutes avant de céder à la bonne lecture tactique de son adversaire, Wilmots. En effet, Ce dernier a réussi à analyser la situation à l'issue de la première mi-temps et apporta très vite les solutions pour faire sortir ses Diables rouges de la bouteille de Vahid. Il fera rentrer dès le retour des vestiaires Mertens sur le flanc droit à la place de Chadli, là où évolue son coéquipier du club, Ghoulam. Ensuite, c'est au tour du jeune Origi, 19 ans, de suppléer Lukaku avant que Fellaini ne fasse son entrée lui aussi pour remplacer Dembele. Ce coaching s'avérera payant avec une égalisation à la 70' par Fellaini, d'une tête bien placée en prenant le dessus sur Halliche, puis 10 minutes après, par Mertens, suite à un contre rapide laissant bien loin Ghoulam et sans la moindre couverture. Pour sa part, le gardien M'bolhi se chargera de sauver la baraque de 2 buts qui auraient pu alourdir la note des Verts pour leur première sortie dans ce Mondial brésilien. La défaite est amère, non pas pour le résultat, mais pour la prestation de l'EN algérienne. D'ailleurs, où sont passées les vertus offensives tant louées par coach Vahid ? Où est la possession de balle de la CAN -2013 ? Et le nombre de passes que le technicien Bosnien marquait en gras sur son tableau noir ? Rien de tout ça. 35% de possession de balle contre 65% pour les Belges. Il n'y avait pas photo. De même que pour les tentatives de but, une seule contre dix ; au moment où le nombre de passes a été de 272, bien en deçà de la moyenne habituelle, autour de 400. Pour les corners, les coéquipiers de Feghouli n'en ont bénéficié que de 2 seulement contre 7, alors qu'ils ont tiré 3 fois contre 16 ! Triste bilan pour une équipe qui n'a fait que défendre au point de faire dire à certains : voilà ce qui arrive lorsque Halilhodzic se met à faire du Saâdane, cela tourne au vinaigre. Tactiquement, Halilhodzic a perdu sa bataille face à Wilmots en seconde mi-temps, que certains désignent comme celle des entraîneurs. Même physiquement, les coéquipiers de Medjani, sorti avec de douloureuses crampes, ont apparu émoussés et n'ont pas réussi donc à hausser le rythme pour se mettre à l'abri, contrairement aux Belges dont les remplaçants ont apporté de la fraîcheur et surtout des solutions. La logique a ainsi été respectée et l'Algérie est passée devant un véritable exploit. On peut avoir tous les regrets du monde, mais il faudra se tourner vers l'avenir. Et l'avenir, c'est ce match contre la Corée du Sud qui se profile ce dimanche et qui ne sera pas une partie de plaisir compte-tenu de ce qu'on a vu hier lors de la confrontation face à la Russie (1-1). Du moins, sur le plan physique, les Verts vont souffrir face à une équipe Sud-coréenne très en verve, mais aussi sur les autres plans. Les chances des Verts demeurent intactes, mais à condition de ne pas les gaspiller une fois pour toutes.