Condition La stabilité financière de la caisse de retraite passe par l?accroissement des cotisations salariales, ce qui n?est pas le cas actuellement. Pour avoir participé aux groupes ad hoc de la tripartite sur l?avenir des retraités en Algérie dès 1996, la Fédération nationale des retraités (Fntr) affiliée à l?Ugta connaît très bien le mal qui ronge la CNR et d?une manière générale le système de la protection sociale national. Les experts de ce partenaire social du gouvernement ont d?ailleurs, dès cette date, fait dans ce cadre avec leurs interlocuteurs du gouvernement quelques propositions sur la manière de réformer efficacement le système national de retraite. Ainsi, ils avaient proposé le désengagement de la caisse de retraite du fardeau des dépenses dites de solidarité qui relèvent, selon eux, de l?Etat. Comme ils avaient acquiescé à l?allongement de la durée des cotisations pour avoir une retraite à taux plein (40 ans en l?an 2005) et à l?augmentation du taux de cotisation (16%). D?autres propositions relatives à la redéfinition du salaire de référence pour le calcul de la pension de retraite, au plafonnement des pensions et à la mise sur pied d?un organisme de recouvrement des créances de la CNR ont également été retenues. Il va de soi que seules les suggestions inhérentes à l?augmentation du taux de cotisation et à celle de la durée de celle-ci étaient les plus difficiles à faire accepter par les travailleurs. Les autres, à l?exception de l?organisme de recouvrement, ont été prises en charge par la loi de mars 1999. Aujourd?hui encore alors que le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, vient d?évoquer la possibilité de faire «une révision du dispositif de départ à la retraite sans conditions d?âge», l?Ugta par la voix de son secrétaire général dans la presse, semble rejeter les suggestions du ministre du Travail. Abdelmadjid Sidi Saïd, qui devrait rencontrer prochainement le Chef du gouvernement, semble ne pas avoir été convaincu par les arguments du ministre sur la «fragilisation des équilibres budgétaires». Pour lui, «la consolidation de la caisse de retraite passe par une hausse du nombre des cotisants, autrement dit, par la création de postes de travail et d?emploi». Il a aussi martelé : « Il est exclu d?entreprendre la moindre action dans le sens voulu par les pouvoirs publics si le partenaire social n?est pas associé.» Quelques jours plus tôt, c?est le secrétaire général de la Fntr-Ugta, Abdelmadjid Azzi, qui, s?inscrivant en faux contre cette logique de la réforme des retraites en gestation, avait déclaré que depuis que «la CNR a été délestée des charges de certaines catégories de travailleurs, elle a vu ses équilibres budgétaires s?améliorer sensiblement». Le message est on ne peut plus clair en direction de ceux qui, selon certains responsables de la Centrale syndicale, veulent faire des réformes en recourant toujours aux mêmes recettes, c?est-à-dire en sacrifiant les mêmes : les travailleurs et les démunis.