Que ce soit après une défaite ou après une victoire euphorique, la gestion du groupe et de ses émotions est toujours très importante, surtout dans les grandes compétitions où le moindre détail a son importance. En effet, après la défaite et le non-match des Verts face à la Belgique, on se demandait comment Halilhodzic et son staff allaient gérer la situation, le mental des joueurs, les états d'âme et les égos de chacun. Dieu merci, les choses se sont bien déroulées, malgré toutes les folles rumeurs qui ont circulé sur les tensions en interne voir même des clashs qui ont eu lieu entre tel joueur avec Vahid ou entre les membres de la délégation algérienne. Tout le monde sait que dans la vie d'un groupe, lors d'un séjour qui s'allonge sur trois ou quatre semaines, il y a souvent des frictions, qu'il faudra gérer et laisser anodines. Il faudra faire autant en prévision de ce match contre la Russie et éviter ce qu'appellent certains, le syndrome «Boulmerka» (désolé pour notre grande championne). Car qui ne se rappelle pas de cette fameuse course où la double championne du monde et olympique avait cru gagner, narguant même ses adversaires de la main avant de se faire coiffer sur la ligne d'arrivée. Dans un Mondial, comme on le disait hier, il y a trois matchs et non pas un. Le premier, on n'en parle plus, le second est presque une référence, le troisième devrait être une confirmation du second afin d'entrevoir une qualification historique au second tour, ce rêve obsessionnel de tous les Algériens. La qualification n'est pas loin et ce serait bête de la gâcher. Après la fête, notamment dans les vestiaires avec les joueurs, place aux faits et à la préparation de ce match contre la Russie pour lequel il faudra mobiliser toutes les ressources et toutes les énergies. La bande à Capello n'a pas encore dit son dernier mot et jouera pour une place aux 8es en essayant d'aller chercher une victoire face à cette équipe algérienne que la plupart des observateurs affublent déjà de formidable. Jeudi, à l'Arena da Baixada de Curitiba, c'est une autre finale qui attend les coéquipiers d'Islam Slimani, avec comme enjeu une des deux premières places du groupe H qualificatives aux 8es de finale. Comment aborder ce match-piège où un nul suffirait au bonheur des Algériens ? C'est la question que se posent tous les amoureux des Verts qui ont apprécié le plan B de Halilhodzic, c'est-à-dire le plan de jeu et le choix des joueurs lors de la confrontation face à la Corée du Sud. Les buteurs Slimani, Halliche et Djabou, tous issus du championnat national avant qu'ils n'aillent étaler leur talent sous d'autres cieux, puis Brahimi, le meilleur dribleur de la Liga, ont donné raison aux Algériens qui voulaient voir leur football sous son meilleur visage. Autrement dit, le match de la Corée du Sud devra changer la donne pour de bon et orienter désormais les rencontres à venir. Reste à vérifier la qualité de l'équipe dans la continuité et face à d'autres adversaires, à commencer par les Russes qui n'ont pas vraiment impressionné, mais qui n'ont pas encore non plus abdiqué. Un ancien chercheur du Cread, nous disait, hier, lors d'une discussion à battons rompus sur les chances des Verts de passer l'écueil russe, que le match se jouera sur des détails parmi lesquels le décalage horaire ! A ce jeu, les algériens partent favoris avec quatre heures contre seize heures pour les Russes dont l'horloge biologique est toujours perturbée. Mais au-delà de toutes ces spéculations, c'est la «faim» qui justifie les moyens. La faim de gagner, la faim de s'affirmer et de donner la meilleure image de l'équipe nationale, malgré le fait qu'elle soit l'arbre qui cache la forêt du football algérien. Mais ça, une fois le Mondial terminé on en reparlera, à l'heure des comptes et du bilan.