La Fédération nationale des consommateurs, qui prévoit des manques de certains produits pendant le ramadan, notamment le pain, le lait et le poulet, estime que ces pénuries ont en général une cause essentielle, à savoir la consommation frénétique. Il y a évidemment d'autres facteurs mais une consommation rationnalisée ne peut que minimiser les dégâts. A tous les niveaux. C'est ce qu'a annoncé, hier, le président de la Fédération des consommateurs, Zaki Hariz, lors de la conférence-débat au forum d'El Moudjahid. Il a justifié ses prévisions par rapport à la viande blanche en raison de la maladie que connaît la filière actuellement. «En plus, dit-il, de la baisse de la production en été, cette année, la volaille a été contaminée par un parasite dans certaines régions de l'Est». Soulignons également que l'Algérie ne couvre pas ses besoins en matière de production de viandes. Ainsi, pour un besoin de un million de tonnes, par an, elle produit seulement 600 000 tonnes en viandes rouges et blanches. Le lait, le pain seront aussi concernés par le manque, a indiqué le président de la Fédération. Selon lui, la rareté sur le marché de certains produits alimentaires s'explique souvent par la forte demande exprimée. «Avec sa frénésie d'achat de produits de consommation en grandes quantités, le citoyen provoque une pénurie et, par conséquent, une hausse des prix durant le mois de ramadan», a-t-il averti. Pour rappel, l'Algérie importe une moyenne de 250 000 tonnes de poudre de lait par an et produit une moyenne de 3,5 milliards de litres de lait cru pour un besoin national de consommation estimé à plus de 5 milliards de litres par an. Les Algériens sont classés parmi les plus grands consommateurs de lait au monde avec 137 litres par habitant et par an. Concernant la perturbation dans la production du pain durant le mois de ramadan, elle est liée à la période d'été, qui coïncide, dit-il, avec les départs des boulangers en congé, a expliqué M. Hariz. Les consommateurs doivent éviter de s'approvisionner auprès des vendeurs occasionnels qui exercent dans l'informel, vu la menace que cela constitue sur leur santé, a-t-il averti. En outre, il appelle les Algériens à consommer modérément et à mettre fin au gaspillage durant ce mois. A titre d'exemple, cite-t-il, les Algériens achètent en moyenne 50 millions de baguettes de pain pendant le ramadan dont 20 millions de baguettes finissent dans les poubelles. L'intervenant a évoqué, par ailleurs, le non-respect de la chaîne de froid. Le phénomène est dû, selon lui, au manque de formation. «Les services du registre de commerce doivent fournir à chaque investisseur dans ce créneau un guide de bonne pratique. L'investisseur, pour sa part, doit au préalable avoir une attestation de formation avant d'investir dans le domaine du transport du froid», a proposé M. Hariz. Pour Hacene Mnouar membre de la fédération, les subventions de l'Etat doivent se faire autrement. «C'est de l'argent gaspillé», a-t-il dit, expliquant que l'Etat doit injecter ces subventions uniquement dans les comptes des familles nécessiteuses. «Ce n'est pas normal que les familles aisées bénéficient au même titre que les pauvres des subventions de l'Etat», s'étonne-t-il.