Une importante quantité de la production nationale des fruits et légumes passe par le marché informel, selon le directeur de la réglementation au ministère du Commerce, Yahiaoui Ouali. « 35% de la production nationale des fruits et légumes ne passent pas par le marché légal », a-t-il expliqué lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale. Cela est dû, selon lui, à l'existence d'un déficit en matière d'infrastructures (marchés). « Nous avons 42 marchés de gros qui sont délabrés », a-t-il souligné. M. Yahiaoui est revenu par la même occasion sur les préparatifs du Ramadhan prochain et la problématique de la hausse des prix. Il a tenté, dans ce sens, de rassurer les citoyens. Pour le mois de Ramadan, estime-t-il, il ne devrait pas y avoir de pénurie de produits alimentaires. Les légumes, les viandes et les produits d'épicerie sont disponibles en quantités suffisantes. Citant des statistiques du ministère, l'orateur a affirmé que les produits d'épicerie (légumes secs, pâtes, huile…) sont disponibles. « Nous avons un stock nécessaire pour couvrir les besoins nationaux durant deux mois », a-t-il précisé. Concernant les fruits et légumes, M. Yahiaoui a estimé que la production ne devrait pas poser problème : « La production des fruits et légumes a double depuis 2000 en passant de 4,5 millions de tonnes/an à 9 millions de tonnes en 2008. » Le troisième produit le plus consommé, la viande, est également disponible. Soulignant que la production nationale de viande rouge est de 300 000 t/an, le responsable du ministère a ajouté que 350 000 à 400 000 t de viandes congelées sont importées annuellement. Pour les viandes blanches, M. Yahiaoui a affirmé que la production est également importante : « Nous produisons entre 250 000 et 270 000 t de viande blanche/an. » Un nouveau registre du commerce pour changer d'activité Pourquoi les prix sont-ils toujours élevés ? Pour le poulet, estime Yahiaoui Ouali, la hausse des prix de ce produit a un rapport avec la période de l'été. « En été, les éleveurs ne travaillent pas par manque de moyens », ajoute-t-il. En dehors du lait, du pain et de la semoule, qui sont subventionnés par l'Etat (120 milliards de dinars y sont consacrés en 2009), les prix des autres produits sont, a-t-il rappelé, libres. Toutefois, le gouvernement, selon lui, peut intervenir pour réguler le marché. Cela passe par une bonne organisation du marché national. La rétention des stocks et l'abattage clandestin, a-t-il noté, ne sont pas tolérés. De plus, pour le mois de Ramadhan, les agents des directions de commerce de toutes les wilayas du pays seront affectés au contrôle. Le changement d'activité durant ce mois est également réglementé. Selon M. Yahiaoui, le commerçant souhaitant changer d'activité devra avoir un nouveau registre du commerce. S'agissant de l'agression des contrôleurs du commerce et de l'opposition à l'opération de contrôle, la loi prévoit des sanctions très sévères : « Cela entre dans le cadre de la protection des contrôleurs. »