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Histoires étranges
Mari, la cité mésopotamienne (3e partie)
Publié dans Info Soir le 28 - 06 - 2014

Résumé de la 2e partie ■ Alors que les Egyptiens, quelques siècles plus tard, choisiront le papyrus pour tracer leurs hiéroglyphes, les Mésopotamiens optent pour des supports en argile crue, simplement séchée au soleil.
Si Assurbanipal collectait les écrits, c'était avant tout pour assurer sa garde religieuse : l'écrasante majorité des textes traitaient d'astrologie, d'incantations, de rituels contre les maladies. Pourtant, on doit aussi au monarque d'avoir rassemblé une version unifiée, la seule, des différents récits de la célèbre épopée de Gilgamesh. Elle narre la longue quête d'immortalité de l'héroïque roi d'Ourouk. Articulée autour de douze chants en vers, l'épopée de Gilgamesh pourrait avoir inspiré Homère. Petit à petit, selon les mouvements des populations et les luttes d'influence, l'écriture cunéiforme sert à transcrire d'autres langues que le sumérien. Elle est d'abord utilisée pour l'akkadien, puis pour le hourrite, le hittite, l'élamite, l'ourartéen... Un multilinguisme heureux, qui a permis aux spécialistes, au début du XIXe siècle, de déchiffrer cette écriture. Ainsi, la découverte d'inscriptions rupestres en trois langues et l'observation de tablettes scolaires - sur lesquelles les apprentis scribes s'entraînaient à recopier des listes lexicales parfois bilingues ou trilingues - ont aidé les savants à éclaircir, en partie, le mystère du cunéiforme. L'écriture cunéiforme est un système d'écriture mis au point en Basse Mésopotamie entre 3400 et 3200 avant J.-C. et qui s'est par la suite répandu dans tout le Proche-Orient ancien, avant de disparaître durant les premiers siècles de l'ère chrétienne. Au départ pictographique et linéaire, la graphie de cette écriture a progressivement évolué vers un aspect spécifique, celui de signes constitués de traits terminés en forme de «coins» ou «clous» (latin cuneus), auxquels elle doit son nom moderne, «cunéiforme», qui lui a été donné aux XVIIIe et XIXe siècles. Cet aspect résulte de l'incision d'un stylet en roseau (calame) dans de l'argile, qui est la matière sur laquelle cette écriture a été le plus inscrite, généralement sous forme de tablettes d'argile, même si elle a utilisé une grande variété de matériaux au cours de sa longue histoire. Les conditions d'élaboration de cette forme d'écriture, qui est la plus ancienne connue avec les hiéroglyphes égyptiens, sont encore obscures. Quoi qu'il en soit, elle dispose vite de traits caractéristiques qu'elle ne perd jamais au cours de son histoire. Le système cunéiforme est constitué de plusieurs centaines de signes pouvant avoir plusieurs valeurs. Ils sont en général des signes phonétiques (phonogrammes), transcrivant un son, plus précisément une syllabe. Mais une autre catégorie importante de signes sont les logogrammes (souvent désignés comme des idéogrammes), qui représentent une chose. (A suivre...)

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