Pour les Anciens toute eau est sacrée. Ainsi, Pline l'Ancien écrit qu'il n'y a pas de source ou des cours qui ne soient pas sacrés. Pour Pline, toute source ou tout cours d'eau est présidé par une nymphe qui veille sur eux. Ce souvenir de la sacralité des sources et des cours d'eau se retrouve dans les noms de rivières et de fleuves. Ainsi, on sait que le nom de la Seine provient d'une divinité, Sequana. L'eau sacrée est un conducteur vers l'au-delà. Chez les Egyptiens, on faisait traverser le Nil aux morts, parce que, la mort, dans la pensée égyptienne, était un passage d'une rive à une autre, c'est-à-dire, de la vie à la mort. dans les religions de l'Inde, les morts subissent la crémation, puis les cendres sont déversés dans le Gange, le fleuve sacré. Chez les Celtes, les dépouilles étaient ensevelies dans des troncs d'arbres et abandonnées aux eaux des rivières. Mais l'eau peut être destructrice. Dans de nombreux récits mythologiques, il est question de déluge. Le plus ancien récit de déluge qui nous soit parvenu est d'origine sumérienne. Selon le texte, rédigé entre le XIXe et le XVIe siècles avant J.-C., les eaux ont submergé le pays de Sumer pendant sept jours et sept nuits. Tous les hommes périssent sauf un certain Z-u-sud-ra qui a trouvé refuge dans un bateau. Mais le récit le plus complet et aussi le plus célèbre est l'épopée de Gilgamesh, retrouvée dans la bibliothèque d'Assourbanipal, un roi qui a régné sur Babylone de 669 à 626 avant J.-C. Le texte, rédigé sur des tablettes d'argile, en écriture cunéiforme, n'est que la copie de textes plus anciens, aujourd'hui perdus.