Parcours Il est né dans les années 1920, dans un petit douar près de Tahir, dans la région de de Djidjel. Appelons-le Ali. Toute sa famille était démunie et il fallait que tous, hommes et femmes, travaillent très dur pour arracher une bien maigre pitance à ces terres avares. Le c?ur des hommes s?était endurci et ils préféraient s?exiler loin des leurs pour aller tenter leur chance. Ils laissèrent le travail de la terre aux femmes, comme l?élevage de la petite basse-cour du maigre cheptel familial. Ali était resté attaché à sa glèbe. Jusqu?au jour où il apprit que les Algériens s?étaient dressés contre l?occupant français. Il était plutôt simplet, mais il avait un c?ur d?or et une carrure de géant. Il monta au maquis et ne tarda pas à s?y distinguer par sa bravoure. Un jour, il tomba entre les mains des soldats français. L?officier chargé de son interrogatoire crut que Ali jouait au demeuré pour éluder les questions. Il le fit torturer et le laissa pour mort. Excédé par tant de résistance, il le fit attacher sous une tente du cantonnement en présence d?un chien féroce et presque sauvage. Ce fauve avait déjà mis en pièces plusieurs prisonniers. Chaque jour la sentinelle apportait au chien une solide ration de ratatouille et de l?eau, Ali ne recevait rien et était tombé dans une sorte de coma. Lorsque l?officier revint plusieurs jours après, il s?étonna de le voir en bonne santé ; il avait même repris des forces avec le chien qui était devenu son ami. On les avait même surpris dormant côte à côte. Stupéfiait, l?officier demanda que l?on continue de surveiller la tente, mais que l ?on diminue de façon drastique la ration du chien, pour le pousser à se retourner contre Ali. L?officier manqua de tomber à la renverse lorsqu?on lui apprit que le chien se faufilait la nuit hors de la tente pour aller voler de la nourriture qu?il partageait avec son nouvel ami. Aussi, lorsque vous voudrez insulter quelqu?un, ne le traitez jamais de chien !