Le gouvernement israélien, l'Agence juive et le Fonds national juif (FNJ) contrôlent la Mekorot (Compagnie de gestion israélienne) et la Tahal (Compagnie de planification des ressources en eau d'Israël), dont l'objectif commun est le soutien exclusif des intérêts israéliens. L'intégration des services israéliens, en imposant une centralisation de ces compagnies et en supprimant la participation des populations locales, place les territoires palestiniens dans une situation de dépendance juridique et administrative. La pénurie d'eau actuelle est aussi le fait des négligences volontaires d'Israël dans le secteur hydraulique des territoires occupés. Immédiatement après la guerre de juin 1967, la Mekorot commença la construction d'un vaste réseau d'adduction, le «National Water Carrier», destiné aux futurs colons. Les systèmes municipaux palestiniens furent abandonnés et l'investissement public dans les infrastructures économiques et sociales des territoires resta extrêmement faible. Inversement, le FNJ et l'agence juive, relayés par le gouvernement israélien, encouragent et soutiennent la politique de colonisation par des aides importantes dans le domaine des aménagements hydrauliques. Les autorités israéliennes, jusqu'à une période récente, se sont systématiquement opposées à tout projet de développement hydraulique palestinien. De même, un régime spécial est mis en place pour les «colonies planifiées». Celles-ci ont droit à une allocation d'eau en tant qu'utilisateurs collectifs. Si la répartition de l'eau est laissée à la discrétion de l'administration de la colonie, cette procédure exclut les utilisateurs palestiniens. Cette politique maintient le système hydraulique palestinien à son niveau de 1967. Près de 40 % de l'eau transportée par canalisation en Cisjordanie sont perdus à cause de fuites. A Tulkarem, ces pertes s'élèvent à 60 %, à Ramallah à 20 %. Et la création d'infrastructures hydrauliques, qui relient les colonies de peuplement entre elles, enserrent les territoires palestiniens dans un quadrillage serré. Pour le futur Etat Palestinien, l'éventuel décuplement du réseau hydraulique s'avérera difficile et onéreux.