Relations Il n?y a pas que les journalistes locaux qui ont des rapports difficiles avec les autorités algériennes. Le courant ne semble pas passer également entre ces dernières et certains correspondants de journaux et de télévisions satellitaires étrangers. Ainsi, selon des sources informées relayées par certains titres de la presse nationale, le gouvernement vient de décider «le gel des activités», pour une durée indéterminée, du bureau de la chaîne de télévision arabe Al Djazira qui diffuse ses émissions depuis l?émirat du Qatar. D?après certains confrères, qui ont rapporté cette information, ces sources n?ont pas donné d?éclaircissements supplémentaires quant aux raisons qui ont poussé à la prise de cette décision. Mais ils ont relevé que celle-ci est intervenue moins d?une semaine après la diffusion par la chaîne qatarie d?une émission spéciale consacrée à la situation en Algérie au lendemain de la dernière présidentielle. Le correspondant de la chaîne, lui, a annoncé que les responsables du ministère de la Communication l?ont certes informé de l?arrêt provisoire des activités du bureau de la chaîne à Alger dans le cadre de la «réorganisation du travail des correspondants de presse internationaux», mais a démenti avoir reçu une décision de gel du bureau. Pour sa part, un des responsables de la tutelle du secteur a admis que la décision de geler les activités du bureau est «vraie» sans donner d?autres précisions. Il aurait cependant refusé de donner à ses interlocuteurs les raisons de cette décision, qui n?a pas encore été rendue publique officiellement. Ce qui est sûr, en revanche, c?est que les conditions d?exercice de la profession de correspondant de presse et des médias internationaux dans le pays, notamment son volet relatif à l?accréditation des journalistes travaillant pour des organes étrangers, est dans une phase de réorganisation au niveau du ministère de la Communication. Il faut rappeler aussi que le bureau d?Alger de la chaîne Al Djazira avait repris ses activités en mars dernier seulement, un mois avant l?élection présidentielle. Il était auparavant fermé depuis février 1999 sur décision des autorités algériennes après que la chaîne eut reporté subitement le passage du candidat Abdelaziz Bouteflika dans une émission spécialisée et l?a remplacé par un discours du président américain de l?époque, Bill Clinton. Le président du conseil d?administration de la chaîne a, par la suite, exprimé par écrit ses excuses auprès des autorités algériennes, qui les ont refusées cependant, devant ce qu?elles avaient qualifié alors «d?inacceptable humiliation» et, cela va de soi, d?une atteinte flagrante à la plus élémentaire règle de déontologie.