Il était une fois un roi qui vivait avec sa reine dans un magnifique château. Dans le village sur lequel le roi régnait vivait un petit paresseux, un jeune homme appelé Messaoud, qui passait et repassait devant le palais royal, sous les yeux du roi, sans montrer le moindre intérêt pour le travail. Un jour, le roi fait signe au jeune homme de s'arrêter et lui parle. «Dis-moi donc, mon garçon, ce que tu fais ? Tu ne travailles pas du tout ? ? Je ne travaille pas ; je n'ai pas d'emploi ! Que voulez-vous que je fasse ? ? Eh bien ! dit le roi, je possède un lot à bois ; si tu veux, je vais te le vendre à très bon marché. ? Mais je n'ai pas d'argent, moi ; je ne puis acheter ce lot. ? Ecoute ! Tu pourras couper du bois de chauffage sur cette réserve-là et le vendre à ton profit. Je ne demande que cent dinars pour cette propriété.» Mais cent dinars à cette époque, c'était une grosse somme ! «De plus, continue le roi, tu me paieras seulement au fur et à mesure que tu auras vendu ton bois. ? C'est très bien ; j'accepte votre proposition. Mais je n'ai pas de hache... ? Je vais t'en donner une...» Le jeune homme, à partir de ce moment, partait chaque matin vers sa propriété boisée et en revenait régulièrement le soir, en sifflant... Le roi le voyait passer avec une certaine fierté. Il disait de temps en temps à la reine : «Il va bien, mon jeune homme ! Il va, chaque jour, travailler sur son lot à bois.» Un soir, un peu avant de sortir de la forêt, Messaoud aperçoit un nid de guêpes suspendu à une branche. Du premier coup d'?il, il sait à quoi s'en tenir. Il revient chez lui, rapporte un sac de toile dont il enveloppe le nid, puis coupe la branche. Messaoud chargea sur son dos le support de bois portant le nid enveloppé et prit le chemin de sa demeure. Le roi était sur sa galerie avec la reine et vit venir le nouveau bûcheron. «Regarde-le donc, dit-il à la reine ; ce qu'il peut bien transporter sur son dos, ce soir ? ? Il me semble que c?est un sac vide... ? Non ! Il y a quelque chose dans le sac.» Pour obtenir des renseignements plus précis, le roi cria à Messaoud : «Un instant, Messaoud ! Qu'est-ce que tu portes sur ton dos, ce soir ? Qu'est-ce que c'est, ce fardeau-là ? ? Monseigneur le roi, c'est une vraie richesse... Oui, une vraie fortune que je porte sur mon épaule. ? Mais en quoi consiste cette richesse ? Explique-toi ! ? Monseigneur le roi, je possède un chie-l'or.» (à suivre...)