Résumé de la 1re partie Se faisant passer pour la fille du marchand, la servante prend la place de cette dernière en tant qu?épouse du roi et lui arrache les yeux. Et le voilà parti au palais du roi avec la couronne. Là-bas, tous tombèrent en admiration devant cette merveille et voulurent l'acheter. En guise de paiement, le vieillard leur demanda alors un ?il. Sur-le-champ on rapporta au roi cette exigence peu ordinaire. Le roi apparut. Il tomba, lui aussi, en admiration devant la couronne et commença à s'enquérir de son prix. En réponse, il lui fut aussi demandé un ?il. Indisposé par cette demande, le roi se mit en colère et menaça de jeter le vieil insolent en prison. Mais finalement, il ne mit pas sa menace à exécution. Il se plia aux exigences du vieillard et s'adressa à ses gendarmes : «Allez arracher un ?il à un soldat prisonnier !» A ce moment-là, l'épouse du roi apparut. Elle sortit un ?il de sa poche et l'offrit au roi. Ce dernier en était ravi : «Ah ! C'est à point que tu me viens en aide, reine !» s'exclama-t-il. Et il tendit l'?il au vieillard. Le vieillard saisit l??il, quitta le château et s'en retourna à sa ferme. A son arrivée, une interrogation impatiente l'attendait : «Grand-père, as-tu obtenu mon ?il ? ? Oui !» lui dit-il. Il le lui donna. Dans le c?ur de la malheureuse aveugle, c'était comme si s'ouvrait une porte sur une aube nouvelle. Vite, elle mit une goutte de salive sur l??il pour lui redonner son éclat et le remit à sa place... Miracle ! Elle voyait de nouveau. Une seconde fois, elle pria le vieillard de retourner dans les boutiques. Elle lui donna un peu d'argent pour payer les dettes et pour faire de nouveaux achats. Il fit une affaire avec un pauvre marchand et rapporta à sa petite aveugle du velours et de l'or. Elle se mit alors à confectionner une deuxième couronne. La broderie terminée, elle envoya à nouveau le vieillard en mission chez le roi, avec ces recommandations : «N'accepte rien en échange, sauf un ?il. Et si on te demande d'où vient cette couronne, dis que c'est Dieu qui te l'a donnée.» Le vieillard retourna au palais du roi. La couronne provoqua encore l'admiration de tous. La première était magnifique, mais celle-là l'était plus encore. Le roi lui dit : «Je veux absolument l'acheter. ? Eh bien, donne-moi un ?il !» osa le vieillard. Sur-le-champ, le roi ordonna qu'on arrache un ?il à un soldat prisonnier. Mais son épouse, la reine, était encore là et lui tendit de nouveau un ?il. Le roi, très heureux, la remercia : «Ah, femme chérie, combien tu me soulages, grâce à cet ?il ! Puis, s'adressant au vieil homme, il dit : ? Mais comment as-tu obtenu cette couronne ? ? Je l'ai eue par la grâce de Dieu», répondit le vieillard. Et il quitta aussitôt le château. De retour à sa ferme il tendit l'?il à la jeune fille pour la faire sortir vers une nouvelle aurore. Elle humecta l'?il et le remit à sa place... Elle retrouva la vue ! Elle passa la nuit dans la ferme avec le vieil homme, et soudain, le matin, elle se réveilla dans une maison de lumière et de verre où elle organisait une grande fête. De son côté, le roi parcourait le pays pour découvrir qui était l'habile ouvrier qui avait bien pu fabriquer ces couronnes. Il entra par hasard dans la cour de la maison de verre, et la maîtresse des lieux, heureuse de sa visite, l'invita à sa table. Ils festoyèrent ensemble et en la quittant le roi l'invita chez lui. De retour dans son palais, il confia à la reine : «Ah, quelle magnifique maison, cet endroit ! Et quelle magnifique jeune fille ! Elle devine toutes nos pensées.» La reine devina immédiatement qui était la jeune fille et se dit en secret : «Pour sûr, c'est celle à qui j'ai arraché les yeux.» (à suivre...)