Gué de Constantine Il est presque 10h, ce mardi 14 février 2002, devant un vulcanisateur dans cette banlieue algéroise. Mohamed, 26 ans, un garçon gentil, sans histoire, est en train de réparer la roue de sa motocyclette. A ce moment-là, une Renault Safrane le heurte. Surpris et pris de panique, il demande au conducteur de faire attention. Mais ce dernier ne l?entend pas de cette oreille. Furieux, il se met à insulter Mohamed puis s?empare d?un bâton qu?il arrache à un homme qui se trouve près d?eux et donne plusieurs coups au jeune. L?automobiliste s?en va? pour revenir quelques minutes après avec, cette fois, une arme blanche, un poignard. Sans hésiter, il assène à Mohamed plusieurs coups à l?abdomen. Mohamed s?effondre. Il rend l?âme. Kamel, le conducteur, est arrêté et traduit devant la justice. Son procès s?est déroulé le 30 juin 2004 au tribunal d?Alger. Tous les éléments cités lors de l?enquête, qui a duré huit mois, sont de nouveau minutieusement relatés devant le juge. L?accusé maintient les mêmes propos, à savoir qu?il n?a jamais assassiné Mohamed. La défense tente de réfuter les accusations en mettant en cause les preuves avancées qui, selon elle, ne seraient pas assez fiables, surtout que l?accusé n?a, à aucun moment de l?enquête, changé sa déclaration. Le procureur de la République, dans son réquisitoire, requiert la perpétuité à l?encontre de l?accusé qui a, selon les faits relatés, commis un horrible crime en assassinant sauvagement un innocent et en l?abandonnant. A la fin des délibérations, Kamel, accusé de meurtre avec préméditation, est condamné à 16 ans de réclusion criminelle.