Bien que le ministre de la Solidarité ait assuré, hier, que l?enveloppe budgétaire de 10 milliards de dollars nécessaire à la réalisation de ce projet était disponible, les experts architectes évoquent de nombreux autres obstacles qui pourraient rendre un tel projet irréalisable. Le ministre de la Solidarité répondait aux architectes qui lui rappelaient qu?un tel projet nécessitait un minimum de 10 milliards de dollars. Mais seront-ils suffisants pour la réalisation d?un million de logements d?ici à cinq ans ? Une interrogation qu?ont eu à poser les membres du Collège national des experts architectes (Cnea), dans la matinée d?hier à la Citadelle. De nombreuses inquiétudes au sein des corporations du bâtiment ont été exprimées. Architectes, ingénieurs, juristes, sismologues, assureurs et entrepreneurs se sont interrogés sur la faisabilité et l?aboutissement de ce projet «audacieux». Nombre d?entre eux ont posé les questions liées au temps nécessaire aux études de sol et aux délais de réalisation. Ils se sont aussi demandé sur quels espaces ce projet serait réalisé, ainsi que sur la provenance des fonds nécessaires. A rappeler que ce projet concernerait 7 millions d?Algériens à raison d?une moyenne de 6,8 membres par famille. «Ce million de logements, à quels Algériens sera-t-il destiné ?», s?est interrogé un participant. Cela dit, il a été annoncé qu?une caravane sillonnera le pays pour préparer la conférence nationale sur le million de logements en question. Elle a pour mission de sensibiliser les professionnels du bâtiment sur la faisabilité ou non de ce projet. Elle sera chargée, également, d?attirer l?attention de ces professionnels sur les risques majeurs, tenant compte des leçons du passé. Dans ce même contexte, le Club des risques majeurs (Carm) verra le jour le 15 du mois courant. Certains ministres seront présents à cette occasion, dont ceux de l?Habitat, de l?Emploi et de la Solidarité nationale. Ce dernier, qui a rejoint dans l?après-midi la rencontre d?hier, a également annoncé que «2 millions d?emplois sont disponibles» et que le secteur de l?habitat offre seulement 1,5 million. Il est à rappeler qu?il s?agit de réaliser 200 000 logements par an, ce qui nécessite 3 millions de personnes pour la main-d??uvre. Pour conclure, Djamal Ould Abbès a suggéré aux membres du collège de rédiger une plate-forme qui serait un état des lieux de la situation du secteur à lui remettre samedi prochain et qu?il remettra, à son tour, au Chef du gouvernement.