Mea culpa Le numéro deux de l'Agence centrale de renseignement des USA a reconnu, vendredi, que la CIA avait eu des «lacunes» dans l'examen de la situation. Le directeur adjoint de la CIA, John McLaughlin, commentait, devant la presse, le rapport sévère publié quelques heures auparavant par la commission du Sénat américain sur les performances de la CIA dans l'analyse des menaces présentées par les armes de destruction massive de l'Irak avant la guerre lancée en mars 2003. «C'est une erreur que d'exagérer les lacunes ou d'en tirer hâtivement la conclusion que les difficultés concernant le renseignement sur les armes de l'Irak avant guerre, sont le signe d'un problème général qui touche toutes les activités auxquelles la communauté du renseignement doit faire face.» «Nous reconnaissons ces lacunes et, bien avant la publication aujourd'hui du rapport, nous avons pris un certain nombre de mesures pour y remédier et nous assurer qu'elles ne seront pas répétées», a dit M. McLaughlin, en qualifiant de «préliminaires» ses réactions au rapport du Sénat. Mais, a-t-il ajouté, le rapport du Sénat s'est essentiellement concentré sur un seul document que la communauté du renseignement a rassemblé en moins d'un mois à la demande du Congrès. Dans un rapport publié en octobre 2002, la CIA avait assuré que l'Irak avait relancé sa production d'armes chimiques et disposait de capacités de production à grande échelle d'armes biologiques. L'Irak est en train de développer un drone (avion sans pilote), «dont la plupart des experts estiment qu'il pourra disséminer des armes biologiques», avait affirmé la CIA dans ce rapport résumant les «évaluations essentielles» de la communauté du renseignement sur les programmes irakiens de développement d'armement de destruction massive. Pour ce qui est de l'arme nucléaire, la CIA avait réaffirmé que Saddam Hussein souhaitait en acquérir, mais n'avait pas encore réussi. «Bien que nous pensions que les jugements n'étaient pas irraisonnables quand ils ont été établis il y a près de deux ans, nous comprenons, à la lumière de tout ce que nous connaissons depuis, que nous aurions pu faire mieux», a dit M. McLaughlin. «Notre grande erreur a été d'avoir permis que nos jugements-clés sur l'Irak soient publiés sans préciser qu'ils étaient sujets à caution, certaines de nos informations étant incomplètes», a-t-il ajouté.