Consommation Depuis quelques jours, les points de vente des fruits de saison, notamment melons et pastèques, font leur réapparition dans certains quartiers de la ville. Les marchands ambulants sillonnent les rues et les cités, proposant des fruits de saison, généralement à des prix alléchants. Le consommateur, qui ne semble pas trop se soucier de la qualité du produit, achète sans modération. Pourtant, les fruits de saison, essentiellement les pastèques et les melons qui inondent le marché durant tout l?été, peuvent être à l?origine de maladies graves et autres intoxications. Au niveau des halles centrales par où transitent, quotidiennement, des dizaines de camions chargés de fruits et légumes en provenance des quatre coins du pays, les mandataires, tout comme l?administration, affirment que de nombreux fellahs et marchands ne transitent pas par les circuits légaux auxquels les marchandises en question sont soumises pour un contrôle rigoureux. «C?est un véritable marché parallèle incontrôlé qui alimente de nombreux détaillants à travers la ville, et surtout au niveau des marchés hebdomadaires où tout s?achète et tout se vend, sans aucun contrôle. Généralement, le consommateur ignore la provenance et la qualité de ce qu?il consomme», explique un mandataire. Le risque provient essentiellement des cultures irriguées avec des eaux usées. «Dans certaines régions, des agriculteurs sans scrupules n?hésitent pas à user de ce procédé très peu coûteux. Ces personnes ne transitent jamais par les circuits légaux», déclare un autre. Un membre de l?association des mandataires souligne, par ailleurs, que certains marchands installés au niveau des marchés quotidiens s?approvisionnent directement chez le fellah dont la marchandise n?a subi aucun contrôle. Au niveau de l?administration des halles centrales, les responsables affirment que toutes les marchandises qui transitent par leur marché ne font courir aucun risque puisqu?une équipe permanente de la DCP procède, quotidiennement, au contrôle de tous les produits qui transitent par les halles centrales. «Toute marchandise suspecte est saisie et détruite», affirme un responsable de l'association des mandataires. Selon un responsable au niveau des halles centrales, plus de 800 tonnes de fruits et 1 100 tonnes de légumes transitent, chaque semaine, par ce marché. Cette marchandise fait l?objet d?un contrôle strict. Certains fruits importés, tels les pommes, les kiwis ou les bananes, subissent un premier contrôle au départ du pays d?origine et à l?arrivée au port d?Oran et enfin au niveau des halles centrales. «Les opérations de contrôle sont renforcées durant la période estivale où le tonnage de fruits augmente», explique le même interlocuteur. Toutefois, mandataires et direction s?accordent à dire que, généralement, les opérations de contrôle ne sont pas effectuées au niveau des communes. Cette situation encourage certains agriculteurs à user de procédés illégaux et présentant un danger pour la santé du consommateur, notamment l?irrigation avec des eaux usées. Ces agriculteurs indélicats, expliquent nos interlocuteurs, préfèrent écouler leur marchandise, notamment les pastèques et les melons, loin de tout contrôle et sans s?acquitter de la moindre taxe. Les marchés hebdomadaires sont un terrain propice pour ce type de transactions juteuses. Il se trouve que les détaillants achètent cette marchandise sans se soucier de la santé des consommateurs. Des instructions ont été données aux bureaux d?hygiène des secteurs urbains de multiplier les contrôles des marchands ambulants, notamment les vendeurs de pastèques et de melons. Tous les intervenants sont unanimes quant à la nécessité de mettre un terme au marché parallèle et au renforcement des contrôles au niveau des marchés hebdomadaires et des marchands ambulants.