Scandale Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, réagira-t-il aux révélations de Ounès dans l?affaire qui opposait le trihebdomadaire Le Buteur à Boukechada ? L?affaire remonte à mars dernier, lorsque six arbitres suspendus par la Commission centrale d?arbitrage (CCA) de la Fédération algérienne de football (FAF), Mouelef, Abdi, Hirèche, Benchana, Lahmar et Ounès, sont montés au créneau en dénonçant la hogra dont ils ont été victimes, mais surtout en portant de graves accusations contre plusieurs présidents de club et des membres des instances du football. Le trihebdomadaire spécialisé, Le Buteur, est celui par qui le scandale est arrivé après avoir ouvert ses pages au témoignage de ces arbitres afin qu?ils soient réhabilités devant leurs instances et surtout devant l?opinion publique. Le président de la FAF, M. Raouraoua, avait bien haussé le ton, à l?époque, lors d?un séminaire avec les arbitres avertissant tous ceux qui n?iront pas au bout de leurs accusations de lourdes sanctions. Il annoncera même une première : c?est la justice qui tranchera dorénavant ce type d?affaires. Et c?est ce qu?a fait cette dernière tout récemment dans l?affaire qui a opposé Le Buteur au cogérant de l?hôtel du 5-Juillet et directeur de la rédaction du magazine Maracana, Lakehal Boukechada, dit Lakhdar. En effet, au lendemain de la publication des témoignages des six arbitres, c?est le branle-bas de combat au niveau de la FAF où un malaise est venu perturber la quiétude des locataires de Dely Ibrahim : alors que Maracana consacrait un dossier à l?arbitrage où il dressa finalement un réquisitoire contre les arbitres qui ont osé s?exprimer sur les affaires de corruption dans notre football, mais aussi contre le journaliste-auteur de ce sujet brûlant. Ce dernier avait permis aux arbitres de dire tout haut ce que le «milieu» connaissait sur l?influence de l?hôtel Calcutta (nom donné à l?hôtel du 5-Juillet) et les accointances de son directeur avec l?arbitrage et autres magouilles. Pendant des années, plusieurs acteurs du football national, dont un certain Nacerddine Baghdadi, ex-membre fédéral de la FAF, avaient dénoncé ce qui se passait dans ce milieu que tout le monde s?accorde à qualifier de pourri. Et lorsque MM. Raouraoua, Chaâbane et Khelaïfia avaient déposé plainte contre les arbitres écartés et auteurs des révélations après que N. Bouabdallah, président de la commission juridique, les eut auditionnés, M. Boukechada en fera autant contre Le Buteur. Trois mois plsu tard, la justice rend son verdict en déboutant Boukechada après l?avoir confondu devant l?arbitre Ounès qui a non seulement rappelé les faits («Lakhdar Boukechada est venu me voir dans ma chambre d?hôtel pour me dire : ?écoute ya si Ounès, le président Raouraoua te demande de tout faire afin que le MCA remporte ce match??» (MCA 1 - MCO 1, saison 2001-2002, ndlr), mais avait révélé que le cogérant de l?hôtel du 5-Juillet n?en était pas à sa première tentative d?arrangement de matches. Très grave ! Le hic dans tout cela, c?est que le verdict de cette affaire est passé inaperçu et n?a même pas été commenté par les journaux pourtant avides de sensationnel et de ses affaires de corruption et de magouilles au sein du corps arbitral. Pourtant, le président de la FAF est cité nommément dans cette affaire et, à tort ou à raison, il devra intenter au moins un procès contre Boukechada qui l?a impliqué directement dans sa tentative de soudoyer ou d?influer l?arbitre Ounès lors du match MCA-MCO de la saison 2001-2002. Il serait aussi important de remonter la filière afin de démasquer qui sont ceux qui se cachent derrière Boukechada ou pour quelles personnes ou quels cercles celui-ci agit-il ? Le premier responsable du football restera-t-il les bras croisés devant tant de scandales et d?accusations qui portent préjudice à sa personne et à l?image de marque de l?institution qu?il préside ? Laissera-t-il encore des intrus dans le «milieu» parler en son nom et prétendre tenir les véritables rênes de la discipline, faisant surtout le mauvais temps de celle-ci ? Autant d?interrogations qui demeurent sans réponse pour le moment, mais dont la justice a déjà commencé à lever un pan du voile. Pourvu que cela dur et que ceux qui ont souillé le football soient punis et bannis à jamais !