Confessions A quelques semaines de la fin de la saison, le football national est, de nouveau, éclaboussé par de scandaleuses affaires de corruption révélées par des arbitres suspendus. Il est dit quelque part que le football algérien n?est pas près de se défaire de ses vieux démons, notamment en ce qui concerne l?arbitrage, un corps sur lequel pèsent, depuis des années, plus que des soupçons, des accusations très graves. Mais jusqu?ici, et malgré les multiples affaires qui se sont succédé sur les bureaux de la FAF et de la LNF, aucune n?a abouti de façon à voir des têtes tomber ou des véritables corrompus et corrupteurs lourdement sanctionnés. L?argument de taille qui est souvent avancé est le manque de preuves. Ce qui a fait que ceux qui ont tiré et tirent toujours les fils n?ont jamais été inquiétés et pratiquement aucun président ou dirigeant n?a été démasqué, voire sanctionné des années durant. Ce qui n?est pas normal. Et Dieu sait combien d?affaires ont été rapportées par la presse. Reste le maillon faible de la discipline : l?arbitrage. Plusieurs hommes en noir ont souvent été mis au «frigo» pour des raisons multiples, mais jamais notifiées aux intéressés eux-mêmes, ce qui a fait naître le doute et la suspicion et un sentiment de colère chez certains d?entre eux. Six arbitres, Mouelef, Abdi, Hirèche, Ounès, Benchana et Lahmar ont décidé de monter au créneau pour dénoncer la hogra dont ils ont été victimes, mais surtout de porter de graves accusations contre des clubs, des présidents et des membres des instances du football (FAF, LNF et CCA). C?est l?hebdomadaire spécialisé Le Buteur qui a ouvert ses pages pour le témoignage de ces arbitres qui ont lancé un appel pressant au président Raouraoua afin qu?ils soient écoutés et réhabilités devant l?opinion publique. Une opinion qui découvre, encore une fois, les affres de ce qui se passe dans les coulisses d?un football toujours pourri par la magouille et la corruption. Comme tout le reste d?ailleurs. Preuves en sont toutes ces pressions que subissent les arbitres et même certains journalistes qui ont osé élever la voix pour dénoncer ce qui se trame. Aux dernières nouvelles, c?est la justice qui devra trancher les affaires du football, ce qui sera une première chez nous, d?autant que la FAF n?a jamais donné de suite aux doléances des arbitres ni mener à terme des enquêtes, notamment dans des affaires scabreuses sues et connues par l?opinion publique. Le président Raouraoua avait d?ailleurs haussé le ton lors d?un séminaire avec les arbitres où il a menacé tous ceux qui n?iront pas au bout de leurs convictions. Celui qui ne défendra pas l?honneur de l?arbitrage à la suite d?une accusation peut risquer gros à son tour s?il ne porte pas plainte contre ses accusateurs. La prochaine réunion du bureau fédéral, prévue samedi prochain, sera sans doute très animée par ce sujet qui sera débattu et pour lequel la FAF doit réagir d?autant que dans ses tiroirs s?empile une quantité de dossiers sur le trafic d?influence, les tentatives de corruption et des accusations graves concernant des personnalités et des dirigeants bien connus sur la scène footballistique nationale. La balle est maintenant dans le camp de la FAF qui devra réagir fermement pour sauver l?image de marque du football algérien, car toutes les refontes et les aides dont il bénéficiera ne serviront à rien si le fléau de la corruption n?est pas endigué.