Recrutement Les uns ? les moins cotés ? se proposent, les autres ? les plus chers ? sont hors de portée et, entre les deux, la bourse de nos clubs balance. Parmi les entraîneurs les plus convoités : Peter Schnittger. Mais il ne viendra pas. Au moment où la plupart des équipes devraient débuter leur préparation d?avant-saison, certains de nos clubs sont toujours à la recherche d?entraîneurs, de préférence des étrangers, pour leur confier les rênes techniques. Deux clubs, la JS Kabylie et le MC Alger, sont à la recherche de l?oiseau rare avec des cas de figure différents. En effet, si Aït Djoudi, l?entraîneur qui a permis aux Canaris de décrocher le titre de champion d?Algérie après neuf saisons de disette, refuse d?être associé à un autre technicien même si c?est un étranger, Mehdaoui, qui vient d?être désigné à la barre technique du MC Alger, ne trouverait pas, en revanche, d?inconvénients à travailler en collégialité. Ce qui explique que l?un est partant, alors que l?autre vient de déposer ses valises et devra même diriger la séance d?entraînement d?aujourd?hui. Flairant la bonne affaire (les deux clubs bénéficient en ce moment d?importants moyens financiers), plusieurs offres ont été faites aux deux clubs par des managers ou des intermédiaires. C?est ainsi qu?un bon nombre de curriculum vitæ ont atterri sur les bureaux des deux présidents, parmi lesquels Bernard Casoni et Peter Schnittger. Ancien joueur de l?Olympique de Marseille, Casoni a déjà eu l?occasion de driver le club phocéen et serait intéressé de prendre en main un club algérien. Surtout qu?en ce moment, entre l?Algérie et la France, c?est le grand amour, et dans tous les domaines. Mais celui qui jouit d?une meilleure aura et d?une grande réputation, c?est bien évidemment Peter Schnittger. Très fin connaisseur du foot africain, capitalisant une riche expérience, diplômé puisqu?il est instructeur Fifa, Schnittger (64 ans) est le profil recherché. Malheureusement, non seulement sa valeur dépasse de loin les prévisions de nos dirigeants, mais il se trouve que l?entraîneur allemand, installé depuis quelque temps dans la capitale sénégalaise Dakar, est sur un projet d?un centre de formation parrainé par le Bayern de Munich. Il faut vraiment casser sa tirelire et user d?une tonne d?arguments pour espérer le débaucher de sa vie dakaroise qu?il aura du mal à quitter. Ce n?est pas le cas de Révelli et de Brouet qui, selon des sources concordantes, auraient proposé leurs services. Ils ont, tous les deux, d?infimes chances d?être engagés, du moins par la JSK et le MCA. En revanche, il y a Jean-Yves Chay, un technicien qui a déjà entraîné les Canaris lors de la saison 2002-2003, qui intéresserait en haut lieu le Mouloudia d?Alger dans la perspective de prendre en main la direction technique du club, notamment le volet formation. Par ailleurs, même la FAF serait tentée de nommer un étranger à la tête de la DTN après le départ de Saâdane. Une décision que n?apprécie guère Boualem Laroum, l?actuel DTN par intérim qui estime que les cadres algériens n?ont rien à envier aux autres, soient-ils étrangers. La preuve est la nomination de Raymond Domenech, ex-sélectionneur des espoirs français (il a passé près de dix ans à la tête de cette antichambre des A), pour prendre les destinées des Bleus. Soit une consécration pour un homme aux grandes qualités et aux compétences avérées. Mais bon, le choix sportif chez nous, comme ailleurs, dépend des moyens financiers et des ambitions affichées par chaque club. Le souci de former n?est pas encore ressenti comme une réelle priorité, à moins que le réveil de certains ne déclenche une dynamique en chaîne qui ne sera que bénéfique pour le football national.