Résumé de la 1re partie Yamina s'apprête à demander, pour son fils Mourad, la main de sa cousine, Bahia. Il a acheté une boîte de pâtisserie à la boulangerie du village ; Yamina, qui a cueilli quelques roses dans un coin de la cour aménagé en jardin, s?est présentée chez Bahia. «Je viens en visiteuse du bien», annonce Yamina, souriante. C'est la formule consacrée pour dire qu'elle vient demander la main d'une fille de la maison. Taos, la mère de Bahia, I'accueille sans chaleur : «Entre», lui dit-elle. ? «Comment vont les enfants ? demande Yamina. ? Bien, dit Taos. ? Et mon beau-frère Rachid ? ? Il va également bien.» Yamina a fait exprès d'employer le mot «beau-frère» pour rappeler les liens familiaux qui unissent sa famille à celle de Bahia, dont elle va demander la main. «Et tes enfants à toi ? demande Taos. ? Bien, bien», dit Yamina. Taos l'introduit dans une pièce et l'invite à s'asseoir sur un matelas posé à même le sol. «Prends ces gâteaux, dit Yamina en lui tendant la boîte de pâtisserie. ? Tu n'aurais pas dû faire cette dépense, dit Taos, je reviens de la ville, d'un mariage et j'ai ramené plein de gâteaux ! ? C'est le fal, dit Yamina, le bon augure ! ? Le fal ? Mais de quel fal parles-tu ?» Yamina regarde Taos ; celle-ci n'a donc pas compris l'objet de sa visite ou alors fait-elle semblant de ne pas comprendre ? «Eh bien, je viens demander la main de Bahia pour Mourad ! ? La main de Bahia ! s'étonne Taos. ? Ne va pas me dire que tu as oublié que nous avons décidé de marier les jeunes tourtereaux et ce, depuis qu'ils sont enfants ? ? Je ne savais pas, dit Taos, en détournant légèrement la tête pour ne pas rencontrer le regard de son interlocutrice. ? Quoi ! s'indigne Yamina. Rachid a même fait une promesse à feu mon époux ! ? Je ne suis au courant de rien ! ? Tu ne vas pas me dire que vous n'allez pas accorder la main de Bahia à Mourad ! ? Je ne dis pas cela ! ? Ah, tu me rassures ! dit Yamina. ? Mais je ne te fais pas non plus de promesse. C'est à mon mari de décider ! ? Je parlerai moi-même à Rachid ! ? Ne t'inquiète pas, je lui parlerai moi-même ! ? Et tu défendras le parti de Mourad ? ? C'est un brave garçon, dit Taos. Et je crois que Bahia aussi l'apprécie. ? Je suis heureuse de te l'entendre dire !» (à suivre...)