Résumé de la 5e partie Après le refus de Rachid d'accorder la main de sa fille à son cousin Mourad, celui-ci passe par une phase de désespoir, puis se ressaisit. Quelques jours après, on entend des youyous. La petite Hayet apprend à sa mère qu'on vient demander officiellement la main de Bahia. ? Il y a tout un cortège de belles voitures, dit la fillette. ? Il ne faut pas parler de cela devant ton frère, dit Yamina. Mais Mourad apprend la chose : au village, tout le monde en parle. Jamais cérémonie d'accordailles n'a fait autant de bruit, n'a drainé autant de monde... ? Tu es au courant ? lui demande Yamina. ? Oui, dit-il, en essayant de prendre un ton neutre. ? J'aurais aimé que tu te fiances avant elle ! ? Ce n'est pas important, dit le jeune homme. ? Alors, tu n'es pas fâché ? ? Non, rassure-toi ! Yamina se rassure. Mourad, en réalité, est fortement éprouvé, et s'il cache sa peine, c'est pour ne pas attrister sa mère. Il n'a jamais cessé d'aimer Bahia et jusqu'à la dernière minute, il a espéré un revirement de son cousin. Mais aujourd'hui qu'on est venu officiellement demander sa main, dans un tintamarre de klaxons, il a compris qu'elle ne lui appartiendra jamais ! Ainsi, son cousin lui a préféré un autre parce qu'il est plus riche que lui ! Il a oublié la promesse solennelle qu'il a faite à feu son père de lui accorder la main de sa cousine. Pire que cela : il a renié un engagement ! Et Bahia, se demande-t-il, pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Il croyait qu'elle l'aimait et jusqu?au bout, il a espéré qu'elle s'opposerait au projet de son père ! Elle a donc approuvé ce mariage ! Sur le coup, il lui en veut, puis il change de position : après tout, il ne lui apporterait rien d'extraordinaire : une vieille maison, un travail de «gratte-papier» comme l'a dit, sur un ton insultant, son père, et il n'a ni fortune ni voiture, rien... Mourad oublie dans son désespoir que s?il est pour le moment un gratte-papier, c?est parce qu'il a dû, à la mort de son père, arrêter ses études. C'est un garçon très intelligent, il est également beau, affectueux, plein de volonté : voilà des qualités qui valent plus que l'argent ! Toute la nuit, il va étouffer ses sanglots dans son oreiller, il va se lamenter et même penser à se donner la mort. Mais il pense à sa mère et à ses frères qui ont besoin de lui. Et, une fois de plus, il va cacher sa peine et offrir à tous le visage de l'indifférence. Quelques jours après, une bonne nouvelle vient apporter un peu de joie dans la famille : la pension en devises tant attendue arrive, avec d'importants arriérés : voilà qui fait une entrée importante d'argent. Et la pension, elle-même, une fois convertie en dinars, fait le double du salaire de Mourad. C'est alors qu?une idée folle germe dans son esprit : et si, maintenant que sa famille est à l'abri du besoin, il arrêtait de travailler et reprenait ses études... Des études qu'il a interrompues à la mort de son père. Il réfléchit longuement à la question puis la soumet à sa mère : ? Oui, dit Yamina, reprends tes études ! Deviens avocat comme tu l'as toujours voulu ! Tu montreras à ton vaurien de cousin ce que tu vaux ! (à suivre...)