Résumé de la 1re partie Un jour, un roi, qui voulait savoir comment vivaient ses sujets, revêt des habits ordinaires. L'homme posa sa pelle, remercia le roi pour les pièces, les enveloppa dans un foulard et les cacha sous son bonnet. Puis il commença à expliquer au roi : «C'est ainsi que ça se passe : avec la première part de mon salaire, j'achète du sel que je jette dans l'eau qui servira à préparer ma soupe. Il faut bien que je sale, mais le sel est terriblement cher de nos jours. Tes ministres l'ont fortement taxé. La seconde partie de mon salaire est consacrée à la dette que j'ai vis-à-vis de mes parents pour m'avoir donné la vie et élevé. Si je ne m'occupais pas d'eux et ne leur donnais pas de quoi vivre, ils mendieraient dans leur vieillesse. La troisième partie, la plus importante, est celle que je consacre à mes enfants. Il s'agit d'un prêt, et j'espère bien qu'ils me rendront la pareille lorsque je serai vieux. Nous devons bien, ma femme et moi, nous contenter du reste de mon salaire pour garder assez de forces pour travailler. Voici donc, roi, comment vivent tes sujets.» Le roi réfléchit et dit : «Tes mots sont justes et bons, et tu m'as bien expliqué leur sens. Mais ne dis rien de tout cela à personne jusqu'à ce que nous nous revoyions, compris ?» L'homme avait compris. Il se prosterna devant le roi et reprit lestement son travail. Il dut rattraper le temps perdu et, le soir, il y était toujours. Dès le lendemain, le roi fit appeler tous ses seigneurs et leur posa la devinette du cantonnier. «Celui qui la résoudra, leur dit-il, deviendra mon premier conseiller.» Les barons, les comtes, les princes se mirent à réfléchir, à méditer, à se creuser la tête mais ne trouvèrent rien. «Cervelles d'oiseaux !» s'exclama le roi en se moquant d'eux. Et il les chassa tous du château. Il convoqua alors la petite noblesse : les chevaliers et les propriétaires fonciers. Ceux-ci avaient la réputation d'être un peu plus malins. Mais aucun ne put parvenir à expliquer l'énigme du cantonnier. Parmi eux, se trouvait le seigneur pour lequel travaillait notre homme. Quand il quitta le château, il prit la route dont le cantonnier creusait consciencieusement le fossé. Il s'arrêta à sa hauteur et échangea avec lui quelques mots. (à suivre...)