Résumé de la 8e partie Le juge d'instruction inculpa Barbeault pour le meurtre de Françoise Jakubowska. Il fut incarcéré et mis au secret à la maison d'arrêt d'Amiens. Depuis la dernière confrontation de l'inculpé avec la juge d'instruction, la balistique avait poussé plus loin l'examen de la carabine et des balles extraites des corps des victimes. L'arme qui avait tué Françoise Jakubowska, avait également tué Julia Gonçalves. Ces conclusions n'ébranlèrent pas Marcel Barbeault : il continua de prétendre qu'il avait trouvé la carabine, et que celle-ci avait dû être utilisée par le «tueur de l'ombre». Il a admis qu'il aurait dû remettre la carabine aux objets trouvés ou à la police, mais il ne l'avait pas fait parce qu'il avait la passion des armes : «Je ne suis pas un assassin. C'est une épouvantable erreur !» Il fut cependant inculpé pour un second meurtre, celui de Julia Gonçalves. Durant l'entretien, Barbeault ne manifesta qu'un seul moment de faiblesse, lorsqu'on lui donna des nouvelles de ses fils qu'il adorait. Les enquêteurs de la police judiciaire se mirent à la recherche de toutes les carabines qui étaient passées entre les mains de Barbeault. Ils étaient convaincus que, durant cette série de meurtres qui avait duré sept ans, deux autres armes avaient été utilisées par le tueur. Pour étayer leur thèse, ils s'intéressèrent à la carabine que Barbeault avait volée à la fin de l'été 1972 chez M. Lechovitz, à Nogent-sur-Oise. L'arme avait été restituée à son propriétaire par les gendarmes de Liancourt en 1974. Elle était donc restée pendant deux ans entre les mains de l'inculpé. Mais cette fois, le rapport de la balistique n'abonda pas dans le sens de la culpabilité de Barbeault. Barbeault resta imperturbable. Mais le commissaire Jacob avait la certitude d'avoir arrêté le «tueur de l'ombre». Il avait fallu sept ans pour mettre la main sur l'assassin, déclara-t-il, il fallait bien six mois pour le confondre. Un an après l'incarcération de Barbeault, l'enquête, qui semblait piétiner, progressa brusquement grâce à une importante découverte. Lors d'un cambriolage commis en 1970 au domicile de M. Landais, vol attribué à Barbeault, une autre carabine 22 long rifle, de marque Reina, avait disparu. Le propriétaire de cette arme avait l'habitude de s'entraîner sur des cibles installées dans son jardin. En passant au crible la moindre parcelle du terrain, les policiers découvrirent des balles provenant de l'arme. L'analyse comparative effectuée prouva que ces projectiles et ceux qui avaient tué Eugène Stephan et Mauricette Van Hyfte, ainsi que Josette Routier, provenaient de la même carabine. Le 16 décembre 1977, lorsque Mme Brossy-Patin lui signifia ces trois nouvelles inculpations, Marcel Barbeault se défendit avec la même énergie : «Je n'ai pas commis ce vol. Je n'ai jamais eu cette arme entre les mains !». Et pourtant, deux de ses amis avaient reconnu que Barbeault leur avait prêté une carabine de même marque. (à suivre...)