Décor La publicité s'affiche à Oran. Ses habitants en (re) découvrent les vertus. Présente partout, elle occupe aussi bien les façades des immeubles que de larges espaces de la presse locale et nationale. Elle «s'accroche» même aux flancs des bus et agresse le passant. Tout est invitation à consommer, à acquérir divers biens et à ressembler à des «héros», célèbres ou anonymes, qui véhiculent le message publicitaire. Incontestablement, les Oranais constatent, ces derniers mois, le boom que connaît le secteur de la publicité et de la communication dans leur cité. Les moyens se sont modernisés pour mieux véhiculer les messages. L'évolution est nette. Les «vieux» panneaux lumineux louant les avantages des produits d'anciennes entités économiques paraissent bien ringards. L'heure est aux tableaux défilant qui peuvent diffuser, à un rythme chronométré, trois ou quatre messages à la fois. Ces moyens, utilisés à titre expérimental, ont vu leur usage s'élargir depuis le printemps 2003. Ils ont pris, peu à peu, le relais des panneaux fixes, inesthétiques, qui ont poussé d'une manière anarchique un peu partout à travers la ville. Le cas du rond-point du lycée Lotfi en est la parfaite illustration : une série de panneaux, plantés l'un à côté de l'autre, constituait un véritable rempart cachant la vue du Front-de-mer. La publicité, que les spécialistes définissent comme «l'art de vendre», trouve toutes ses lettres de noblesse avec l'ouverture de l'économie et la libéralisation du marché national. Les nouveaux produits, qui ont envahi les marchés locaux, ont créé de nouveaux besoins et imposé la nécessité de techniques pour mieux conseiller, orienter les goûts et aider le consommateur à faire un meilleur choix dans cette «jungle» où prolifère une variété incommensurable de produits. Le récent développement de la publicité a permis l'émergence de nouveaux métiers, de nouveaux talents, de nouveaux partenaires et de nouveaux besoins. Cette activité s'est avérée être un créneau où le génie ne suffit pas pour réussir. C'est surtout une affaire de moyens matériels et financiers pour afficher l'image de son entreprise, son produit ou son message et dont le coût n'est pas à la portée du premier venu. Tous les moyens sont bons pour occuper le moindre espace. Celui particulièrement, des façades des bâtiments donnant sur des voies très fréquentées. Le prestataire de services négocie avec les habitants, voire avec le comité de quartier un «deal» : l'entretien régulier des immeubles ou le versement d'un «don financier», par exemple, contre le droit d'occuper l'espace. Chacun y trouve son compte. Les murs de la ville foisonnent de messages annonçant la sortie du nouvel album d'un groupe rap très connu dans les milieux juvéniles, ou encore l'ouverture d'une pizzeria dans un quartier oranais. Désormais, les annonces de vente de logements ou de fonds commerciaux sont inscrites sur les murs avec un numéro de téléphone à contacter. Il est vrai qu'à l'ère de la société de communication, tous les moyens sont bons pour transmettre son message...