Résumé de la 3e partie Mourad a repris ses études ; dans une année il sera avocat. Sa mère propose de lui chercher une fille, mais il ne veut pas se marier. Il tient toujours à Bahia qui, pourtant, vient de se marier. Il décide d'écourter ses vacances, prétextant des travaux dans la capitale. En fait, il ne supporte pas l'idée que Bahia se soit mariée et, de surcroît, vive dans le même village que lui. Il connaît sa maison, il connaît aussi l'homme qui l'a épousée : une sorte de rustre, gros et vulgaire, mais qui possède une grosse fortune. Comment, se dit-il, a-t-elle pu accepter de se marier avec un tel homme alors qu'elle a toujours dit l'aimer ? Il brûle de la voir, rien que pour lui demander une explication ! Un matin, de bonne heure, la veille de son départ, il va se poster devant sa maison : une grande villa entourée de murs, une sorte de forteresse arrogante qui nargue de par sa masse et son opulence les gens de passage. Il n'a pas l'intention, bien sûr, de frapper à la porte et demander à la voir, mais il espère qu'elle se montrera à la fenêtre et qu'il pourra l'apercevoir. Il reste un long moment appuyé contre un arbre. Puis la fenêtre d'une chambre s'ouvre, à l'étage, et, ô miracle, Bahia apparaît. Il est si surpris qu'il reste cloué, là, sans bouger. La jeune femme, la joue contre la main, pleure sans bruit. Il est si bouleversé qu?il pousse un petit cri : «Bahia !» Elle regarde dans sa direction et, à son tour, elle est paralysée par la surprise. Il lui fait signe. Elle tend les bras vers lui. Mais aussitôt, des cris retentissent de la chambre : «Vaurienne, ferme cette fenêtre ! Tu m'empêches de dormir !» Elle lui jette des regards désespérés. Il tend à son tour les mains, mais la fenêtre se referme. Il baisse alors les bras et se met à pleurer doucement. Les pensées se bousculent dans sa tête : Bahia est malheureuse, son mari la persécute ! Comment expliquer, en effet, qu'elle pleure à la fenêtre ? Et les cris sauvages de son mari ? Il rentre à la maison et va voir sa mère. ? J?ai vu Bahia ! dit-il, tremblant d?émotion. ? Quoi ! s'exclame Yamina. Tu plaisantes ! Il lui raconte ce qui vient de se passer. ? Tu n'aurais pas dû aller là-bas, lui dit sévèrement sa mère. ? Elle est malheureuse ! gémit-il. ? Elle a choisi d'épouser cet homme, dit Yamina. Elle n'a que ce qu'elle mérite. ? On l'a forcée à épouser cet homme, rectifie-t-il, elle n'y est pour rien ! ? Elle aurait dû refuser ! ? Dis-moi ce qu'il faut faire pour l'aider ! Yamina secoue la tête. ? Tu ne peux rien faire. C'est une femme mariée, si elle est dans une mauvaise situation, c'est à elle et à ses parents de la tirer d'affaire ! Ce ne sont pas tes affaires ! ? Mais... proteste-t-il. ? Tu ne voudrais pas provoquer un conflit ? demande sévèrement Yamina. Il baisse la tête. Sa mère a raison, ce ne sont pas ses affaires. (à suivre...)