Directeur général de l?entreprise Safas, Samir Sbaâ est un homme qui a pensé aux femmes en lançant Nivine, une serviette périodique qui a très vite contribué au confort corporel de la gent féminine algérienne en attendant de «conquérir» les Africaines et les... Canadiennes. «La qualité au féminin», tel est le credo de ce jeune patron ambitieux qui a l?intention de surprendre davantage. InfoSoir : Comment est née Safas? Samir Sbaâ : Elle et née il y a quinze mois, à mon initiative. Ensuite, un associé s?est engagé à mes côtés. Que signifie Safas ? Ce sont simplement les initiales des noms de mon père et de ma mère. Comment un homme comme vous en est-il arrivé à investir dans un produit destiné exclusivement aux femmes ? Au départ, je me suis intéressé aux couches pour bébé. Mais cela représentait un investissement très lourd. Alors nous avons préféré nous orienter vers les serviettes périodiques qui nécessitaient un investissement nettement moins coûteux. Vous avez baptisé votre produit Nivine. Pourquoi ? Nous étions à la recherche d?un nom et un jour j?ai vu une belle femme algérienne à la télévision, elle s?appelait Nivine. Elle m?a tellement impressionné que j?ai décidé d?emprunter son nom pour mon produit. Votre population-cible est représentée par les femmes. Ce marché est -il concurrentiel ? Le marché algérien de la serviette périodique est plutôt vierge. Tout ce que nous pouvons faire en Algérie peut marcher. Alors, si je me suis intéressé à la serviette périodique, c?est parce que j?ai constaté que la femme algérienne est de plus en plus exigeante, surtout en ce qui concerne l?hygiène corporelle. C?était aussi un créneau porteur. Mais la concurrence était-elle déjà présente ? Disons qu?il y avait un produit d?importation et un fabricant algérien sur le marché. Mais, auparavant, nous avions effectué une étude qui nous démontrait qu?il y avait neuf millions de femmes en Algérie. C?est donc une demande potentielle énorme qui ne peut être satisfaite par deux ou trois fabricants. Combien sont-ils actuellement ? Moi, je peux vous donner la place de mon entreprisse sur ce marché. Elle se situe au cinquième rang parmi quarante-cinq entreprises, qu?elles soient productrices ou importatrices. Et ce nombre va certainement augmenter avec l?entrée de l?Algérie dans l?Organisation mondiale du commerce (OMC)? Peut-être. De toute façon, moi en tant que chef d?entreprise, je considère que l?adhésion de L'Algérie à l?OMC est une excellente initiative. La concurrence accrue ne me fait pas peur car nous avons un produit de qualité fabriqué conformément aux normes européennes. Moi je crains surtout une économie de bazar et je souhaiterais que l?Etat soit vigilant sur ce qui doit être importé. Après quinze mois d?existence, êtes-vous satisfait du parcours de votre entreprise ? Oui, je ne peux être que satisfait, car notre produit a conquis les femmes algériennes. Comment expliquez-vous ce succès ? Par la qualité et le prix de nos serviettes périodiques qui sont fabriquées avec douze matières premières, alors que certains concurrents n?en utilisent que quatre ou tout au plus six. Couvrez-vous tout le territoire national ? Pour le moment non. Nous avions pourtant un réseau de distribution bien structuré, mais nous avons été touchés par le séisme du 21 mai 2003, ce qui nous a obligés à arrêter la production pendant cinq mois pour procéder à des travaux de réaménagement. Ce qui nous a permis de reprendre, mais a gêné la distribution. Toutefois, notre objectif est de satisfaire les besoins au niveau national. Pour ensuite exporter ? Sur ce point, il y a une étude réalisée par un bureau français bien connu qui fait apparaître qu?il y a des commandes de la part de cinq pays africains et une du Canada. Nous sommes actuellement sur un projet pour honorer des commandes de pays africains. Y a-t-il une différence entre la serviette exportable en Afrique et celle qui pourrait être destinée au Canada ? Oui, bien sûr. Les Africaines demandent la serviette très épaisse alors que les Canadiennes ont une préférence pour l?extra-mince. Cette différence est-elle due au climat ? Elle est due d?abord à la morphologie. Les Africaines ont un gabarit important et comme elles résident dans des pays où il fait très chaud, leur flux sanguin est beaucoup plus actif que celui des Canadiennes, qui vivent dans un pays connu pour son climat très froid. Fabriquez-vous, vous-même, la matière première ? Non, nous l?importons de pays comme la Chine, l?Espagne, l?Italie et la Turquie mais nous envisageons la possibilité, dans les dix années à venir, de fabriquer au moins une matière première en Algérie. En matière de communication commerciale, vous êtes présent dans les salons mais pas dans les médias lourds. Est-ce volontaire ? Oui, parce que nous avons été obligés d?arrêter notre production pendant cinq mois à cause du séisme et nous avons donc freiné un peu notre politique de communication de peur de ne pas pouvoir satisfaire les commandes. Que pensez-vous du sport féminin en Algérie ? C?est un domaine qui émerge de plus en plus et je crois que c?est lié au fait que la femme algérienne est en train de se moderniser. Etes-vous prêt à sponsoriser des équipes féminines ? Je suis sur le point de sponsoriser l?équipe de handball féminine du MC Oran. Etes-vous un supporter du MCO ? Non, mais il y a une centrale d?achat à Oran qui m?en a fait la proposition et j?ai tout de suite accepté. D?ailleurs, on doit finaliser le projet incessamment. Envisagez-vous de sponsoriser éventuellement l?équipe nationale féminine de football ? Je vais d?abord voir ce que cela va donner avec le MCO et ensuite je déciderai. Mais je n?exclus pas de sponsoriser l?EN féminine parce que je suis un mordu de football. Avez-vous une équipe favorite ? Disons que j?aime le beau football et mes idoles se nomment Madjer, Cerbah et Zidane bien sûr. Enfin, dans le domaine de la communication, je vous annonce que je vais créer l'événement au mois d?août prochain. Quel genre d?événement ? Je ne peux pas vous le dire. Ce sera grandiose et aucune boîte de communication n?y a pensé. Je serai le premier à le faire ! Express - Nivine ? La qualité au féminin - Safas ? Safas ou ça casse - Hamadi ? Une région qui se développe - Boumerdès ? La métropole de l?avenir - L?EN ? Il faut lui redonner confiance - Zidane ? Il a honoré notre pays par ses origines - Madjer ? Un mythe - Cerbah C?était mon idole - Hassiba Boulmerka ? Championne, on te suivra - Charlie Chaplin ? Une légende - Hitler ? S?il n?avait pas été dictateur, il aurait pu être un grand homme.