En cette deuxième quinzaine de juillet, l'afflux des touristes de ces dernières années n'est pas le même à Annaba. Il est évident que la Coquette, qui a été épargnée par la violence terroriste par rapport aux autres régions, n'attirera plus autant de touristes et de visiteurs. Même si les atouts de la ville des rives de la Seybouse, qui sont immenses, font d'elle toujours une destination touristique, aujourd'hui, et à la faveur de l'amélioration sensible de la situation sécuritaire, d'autres régions du pays deviennent de sérieuses rivales en la matière, estime-t-on. Donc, les milliers d'estivants qu'enregistrait ces dernières années Annaba ne seront sûrement plus au rendez-vous, cet été. Cela est dû, entre autres, à la préparation jugée catastrophique de la saison estivale ainsi qu'à la violence juvénile qui caractérise la ville. Pour beaucoup d'observateurs donc, Annaba ne connaîtra pas l'affluence des grandes années lorsqu'elle recevait six à huit millions d'estivants, même si — et cela ne fait aucun doute — elle reste une destination touristique de choix. Toutefois, les promenades sur les plages de Rizi-Amor (ex-Chapuis) et de Fellah-Rachid (ex-Saint-Cloud) sont, depuis le début de la saison estivale, la destination préférée des estivants. Ces sites, au même titre que les plages Ennasr, la Carroube et même Réfès-Zehouane (ex-Toche), ont pour avantage de faire pratiquement partie de la ville, en plus de leur aspect balnéaire et résidentiel. Rizi-Amor, avec ses complexes touristiques Bel Azur et la Médina, donne un cachet particulier à cette corniche qui est incontestablement l'une des plus belles du pays, située dans la partie nord de la Coquette, laquelle vit, de jour comme de nuit, au rythme de la grande bleue. D'El Katara, dans la région d'Alzon, du Rocher Blanc à Aïn Bent Essoltane, en passant par le Viviers, sur les hauteurs de Ras El Hamra, il fait bon vivre. Le soir, la corniche annabie fait rêver. Pour tous ceux qui y ont, un jour ou l'autre, effectué une virée, la corniche n'est plus qu'une destination touristique mais un pèlerinage balnéaire pour beaucoup de familles. En effet, il est devenu, depuis des années, une tradition à Annaba qu'un très grand nombre de familles occupent chaque soir les plages et les balcons de la corniche annabie pour s'y installer et dîner à la belle étoile, les pieds dans l'eau caressés par la brise marine. Des familles confortablement installées sur le sable ou autour d'une table de plage. Ce spectacle dure souvent jusqu'à une heure tardive. Encouragées par la sécurisation pratiquement sans faille de ces plages, les familles y reviennent chaque soir. Chaque été, Annaba vit à ce rythme méditerranéen. Il reste cependant que c'est incontestablement au complexe touristique Bouna Beach, à Belvédère, que l'ambiance d'été a atteint son summum, ces jours-ci, surtout avec l'arrivée des émigrés. C'est la fête chaque jour. On y joue le jour. on y danse le soir. B. BADIS