Réaction L'armée soudanaise considère la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Darfour (Ouest) comme une «déclaration de guerre». «La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la question du Darfour est une déclaration de guerre contre le Soudan et son peuple», a déclaré le général Mohamed Béchir Souleimane. «L'armée soudanaise est maintenant prête à faire face aux ennemis du Soudan sur terre, sur mer et dans les airs», a ajouté le porte-parole. Il a, en outre, estimé que le délai de 30 jours défini par la résolution n'était qu'une «période préparatoire» pour lancer la guerre contre le Soudan. Le Soudan «est visé par des forces étrangères», a affirmé le général Souleimane, qui accuse les Etats-Unis et d'autres forces occidentales de se préparer pour attaquer militairement le Soudan après l'échec des sanctions économiques et des boycotts diplomatiques imposés à Khartoum. Le général Souleimane a averti que son pays livrerait une guerre sainte contre les forces d'invasion. «La porte du jihad est encore ouverte et si elle a été fermée au Sud, elle s'ouvrira au Darfour», a-t-il affirmé, en référence aux pourparlers de paix en cours destinés à mettre fin à 20 ans de guerre civile entre le sud et le nord du pays. «Nous n'accueillerons pas les Américains avec des fleurs ou avec des drapeaux blancs, mais nous sommes prêts à les combattre d'une manière qui sera divulguée le moment venu», a-t-il affirmé. Il a appelé les médias soudanais à préparer le peuple à «une guerre non conventionnelle». La «virulente» campagne contre le Soudan fait partie de «la guerre psychologique contre nous», a ajouté le général Souleimane. Le Conseil de sécurité a voté, vendredi, à une majorité de 13 voix sur 15 une résolution menaçant le gouvernement soudanais de «mesures» s'il ne mettait pas fin aux exactions des milices progouvernementales des Djandjawids au Darfour dans un délai de 30 jours. Le gouvernement soudanais avait d'abord rejeté la résolution avant d'annoncer samedi qu'il s'y conformerait. Dimanche, le Conseil des ministres avait affirmé «regretter» la résolution, tout en y relevant des aspects positifs. Le Darfour est le théâtre d'une grave crise humanitaire depuis février 2003. Environ 1,2 million de personnes ont été chassées de leurs foyers dans cette région, dont 200 000 ont fui au Tchad voisin. Le nombre des morts au Darfour pourrait avoir déjà atteint les 50 000, selon l'ONU.