Dans le calendrier traditionnel algérien, le calendrier dit agraire ou encore julien, l'été commence le 30 mai ou le 1er juin mais, en réalité, il débute dès lors qu'on enlève les vêtements chauds. Dans les campagnes où le froid est intense, on se débarrasse des lourds burnous et des kachabias, dans les villes on enlève les laines et les vestes. Le vêtement par excellence de l'été est la chemise à manches courtes ou le tee-shirt. «Ss'ayeft», demande-t-on à celui que l'on aperçoit pour la première fois dans cette tenue, à savoir : «Tu t'es mis à l'été ?» ou, pour utiliser une expression plus appropriée : «Tu t'es mis à l'heure d'été ?». Autrefois, les femmes ne portaient pas, comme aujourd'hui, des chemisettes et des tee-shirts, mais elles aussi se «mettaient à l'heure d'été» en enlevant les lourdes robes de l'hiver et les châles. Evidemment, on peut se mettre à l'heure d'été dès... le printemps, en se débarrassant des laines et en mettant au placard les manteaux et les parapluies, mais, disent les personnes sensées, c'est une erreur, car l'été ne commence vraiment qu'avec les fortes chaleurs, celles qui rendent les pierres brûlantes comme des braises ! Les premières chaleurs ne donnent qu'un avant-goût de ce que sera l'été et, souvent, l'hiver fait son retour, avec des périodes de pluie et de froid. Dans les campagnes où la prudence est de mise, on se garde des «clins d'?il» de l'été. En Kabylie, par exemple, on attend toujours que passe la période dite aheyyan ou aheggan, période où l'hiver fait justement un retour remarqué, pour déclarer l'arrivée de l'été : mara yeffegh uh'eyyan, dit-on, eddu aryan», quand l'ah'eyyan passe, tu peux aller nu». «Aller nu» est, bien sûr, une image pour dire «Portez des vêtements légers» Aujourd'hui, les vêtements de l'été sont les bermudas, les tee-shirts et les shorts, autrefois, c'était la tunique légère, la gandoura toujours ample pour laisser passer l'air !