Nous vivons au rythme du calendrier grégorien et nous disons «ss'if dkhal» le 21 juin, «lexrif dja» quand l'automne arrive, le 21 septembre, «hay chchta» (voici l'hiver) le 21 décembre et «mrahba b-arbi?» (bienvenue au printemps) le 21 mars ! Ce sont les saisons du calendrier grégorien. Le calendrier hégirien, qui est lunaire, n'a pas, lui, de saisons fixées par les mois, puisque chaque mois fait le tour des saisons ; on est obligé d'adopter ici les saisons du calendrier grégorien. Dans les campagnes, il y va autrement, les saisons étant réglées en fonction du calendrier agraire ou julien. Il y a un décalage par rapport aux saisons du calendrier grégorien, décalage dû à la réforme, mais aussi aux rythmes des travaux qui ne sont pas les mêmes que ceux de l'Europe. Les paysans sont bien conscients de ce décalage puisque lorsqu'ils parlent de «leurs» saisons, ils disent rbie, ss?if laerab (le printemps, l'été des Arabes) ou, en Kabylie, tafsut, annebdu n leqbayel (le printemps, l'été des Kabyles). L'hiver ? chcchta en arabe, chetwa ou tagrest en berbère ? est la mauvaise saison, symbole de restrictions. Il va du 16 wanber au 14 furar (29 novembre au 27 février). Le printemps, appelé en arabe rrbi' et en berbère tafsut, marque le retour du beau temps et de la végétation. Il va du 15 furar au 16 mayyu (25 février - 30 mai). L'été, qui est la saison des fortes chaleurs, mais aussi des récoltes et des moissons, est appelé ss'if en arabe, anebdu en berbère (ewilen chez les Touareg). Il va du 17 mayyu au 16 ghucht (30 mai - 29 août). L?automne, lexrif en arabe et en berbère (amewan en targui) est la saison des labours et de la cueillette des figues et des dattes. Il va du 17 ghucht au 15 wanber (30 août au 28 novembre).