Mode Les jeunes oranais ont trouvé leur nouveau dada. Séduit par la qualité du jeu des Verts durant cette manifestation sportive, ils sont nombreux à avoir adopté le maillot national au point d'en faire la mode de l'année. Enfiler le maillot de l?EN, avec sur le dos les nom et prénom de son joueur préféré est la nouvelle tendance constatée dans les rues d'Oran. Le produit est tellement «coté» que les parents n'hésitent pas à l'offrir à leurs progénitures à l'occasion de leur anniversaire ou pour leur réussite aux examens de fin d'année scolaire. Non sans peine d'ailleurs ! Les fans des Fennecs déplorent, cependant, le fait que seuls les noms de quelques joueurs auxquels ils reconnaissent, à juste titre, le fait d'avoir brillé en remplissant honorablement leur mission, figurent sur les dossards des maillots au détriment d'autres. Un père de famille, résidant à Arzew, déclare à ce sujet qu'il a eu toutes les peines du monde à se procurer le maillot de Mansour Boutabout, un enfant de la région, et que son fils réclame avec insistance. Question de fierté, précise-t-il avec une pointe d'ironie. L'engouement pour cet article de sport s'est manifesté, en fait, dès la fin de la CAN 2004, a indiqué un grossiste ayant pignon sur rue dans le quartier populaire de M?dina-Djdida, spécialisé dans la commercialisation de ce genre d'articles. Des dizaines de jeunes nationaux résidant en France, de passage dans la capitale de l'Ouest, avaient passé commande, depuis mars dernier, des différents maillots de l'équipe nationale, a indiqué ce commerçant qui ajoute en avoir écoulé, depuis cette date, des centaines. Porter le maillot frappé aux couleurs nationales et l'exhiber dans les rues de Paris, Marseille, Toulouse ou ailleurs à travers la France, apparaissent comme un motif de fierté nationale pour les jeunes «beurs», a souligné un confrère sportif qui ne manque pas de comparer l'équipe actuelle avec celle des «héros» de l'épopée de Gijon qui a suscité, lors du Mondial espagnol de 1982, les passions de foule que seul le sport-roi peut créer. A ce sujet, Mourad Senouci, auteur d'un magistère en sociologie du sport, consacré au «phénomène» du football, a expliqué que cette discipline a cessé d'être, depuis au moins 20 ans, une simple activité sportive tant la passion qu'elle génère auprès des foules est sans commune mesure avec les autres spécialités sportives. Les équipes nationales, aussi bien des «petites» que des «grandes» nations, sont devenues de véritables porte-étendards et auxquelles s'identifient, pas seulement les mordus du foot mais l'ensemble du peuple, note Mourad Senouci qui avoue, lui aussi, avoir été fortement emballé par les déboulés fantastiques d'Achiou, la maestria de Antar Yahia, la hargne du «lutin» Ziani et la rage de vaincre du longiligne Cherad. D'autres Oranais «reconnaissent», eux aussi, avoir été emportés, pour la première fois, par la déferlante du «roi football», lors des quatre rencontres livrées par les rusés Fennecs en terre tunisienne. Beaucoup ont fait la fête en sillonnant, dans des cortèges bruyants, emblème national flottant au vent, les rues et boulevards d'Oran durant les froides soirées de ce début d'année.