Ambitions La CCA est morte, vive la Dtna ! L?arbitrage algérien change de costume et de chef d?orchestre. Il veut également changer de partition et remonter la pente après des années de médiocrité. Encore un programme ? un de plus ? pour l?arbitrage algérien qui, à la veille du démarrage de la saison 2004/2005, ambitionne de retrouver son niveau d?antan à travers une politique et un programme d?action mis en place par la Direction technique nationale d?arbitrage (Dtna). Une structure nouvelle et indépendante qui remplace la défunte Commission centrale d?arbitrage (CCA). Cette dernière avait bien jeté les bases d?un plan de redressement, mais le passif qu?elle traînait ne lui permettait pas d?être efficace. Aujourd?hui, et grâce à une nouvelle génération de jeunes et prometteurs arbitres, la direction que préside Rachid Medjiba se tourne vers l?avenir en optant pour la formation de nouveaux arbitres, le recyclage de ceux qui sont sur le terrain et le travail intense, le tout dans un système de gestion rigoureux et valorisant. L?objectif non avoué de la Dtna est de réinvestir la scène continentale et internationale après des années d?absence. A commencer par placer au moins un trio arbitral à la prochaine CAN-2006 en Egypte et éventuellement un arbitre au Mondial allemand qui se déroulera la même année. Pour ce faire, la Dtna a basé son plan d?action sur une série de séminaires visant à l?élévation du niveau de l?arbitrage de nos hommes en noir, en assurant un perfectionnement continu et une connaissance plus approfondie de l?application des lois du jeu. Ces séminaires seront assurés par, entre autres, des experts de la Fifa et de la CAF, dont le premier est prévu ce lundi et durera trois jours durant lesquels 84 arbitres internationaux et fédéraux retenus par la Dtna pour officier en Nationale Une et en Division Deux seront briefés avant de subir le classique test Cooper au stade Sato (Complexe Mohamed-Boudiaf). A cette occasion, les arbitres recevront, pour la première fois, le badge national avec la mention catégorielle fédérale et un bip que les arbitres assistants utiliseront cette saison. La Dtna a, par ailleurs, transmis la liste de ces arbitres à tous les clubs qui composent l?élite afin qu?ils l?étudient minutieusement et puissent établir les noms de ceux qu?ils veulent récuser avant le début du championnat car, une fois la compétition entamée, aucune réclamation à ce sujet ne sera acceptée. La LNF avait décidé de la sorte la saison dernière avant qu?elle ne commette un impair en changeant d?une façon inexpliquée et inexplicable l?arbitre du match retour USMA-MCA (Benaïssa prenant la place de Haïmoudi). Un triste épisode que la Dtna voudrait éviter à l?avenir, comme elle s?attellera à restaurer la confiance entre les arbitres et les acteurs du football (clubs, supporters, presse?). Une rude tâche quand on sait toute la suspicion et toutes les affaires de corruption? dont la plupart sont restées sans fin et impunies? qui planent sur l?arbitrage algérien. Tout le monde reconnaît implicitement l?existence de la corruption dans notre football et la Dtna s?efforcera de mettre tous les moyens dissuasifs pour endiguer ce phénomène. Les arbitres toucheront désormais une prime de 10 000 DA par match, en Nationale Une, ils passeront la nuit dans des hôtels conventionnés par la FAF et seront rigoureusement contrôlés et «épiés» par des inspecteurs désignés par la direction technique. L?autre défi de la Dtna est de retrouver cette liberté dans l?action et surtout la désignation, ce maillon faible de notre arbitrage. Medjiba défend, à ce propos, la souveraineté de sa direction et annonce qu?un arbitre ne pourra plus désormais officier un match de NI ou de DII trois fois de suite. Jusqu?à présent, le travail de l?ex-CCA était beaucoup plus orienté vers les arbitres de l'élite. Mais la Dtna fait de la formation au niveau de la base son cheval de bataille, plus précisément au niveau des Directions régionales d?arbitrage (Dtra) où des écoles de formation seront mises sur pied à l?adresse de candidats issus d?un milieu universitaire y compris les féminines qui sont de plus en plus nombreuses dans les divisions inférieures. Reste l?épreuve du terrain, la seule qui jaugera la capacité de notre arbitrage de relever la tête ou non.