Hécatombe Plus de 4 000 à 5 000 décès sont enregistrés sur nos routes, soit chaque année une fois et demie le nombre de victimes du séisme de Boumerdès. L?ampleur de ce problème de santé publique de plus en plus préoccupant et les facteurs de risque à l?origine des décès ainsi que les moyens de prévention ont été au c?ur des débats qui ont réuni, hier matin, au ministère de la Santé, la presse et les professeurs de différents établissements de santé. Evoquant les principales causes des accidents de la circulation, ces derniers étaient unanimes : le facteur humain est le premier pointé du doigt. En effet, selon les statistiques du Centre national, de la prévention et de la sécurité routière (Cnpsr), l?excès de vitesse vient en première position avec 1 486 accidents, suivi de la conduite en état d?ébriété ou sous l?effet de drogue, alors que la conduite sans permis approprié a causé près de 217 accidents. Par ailleurs, le bilan des accidents de la route pour le deuxième trimestre 2004 au niveau des zones urbaines est de 4 860 accidents corporels, soit une augmentation de 0,08 % par rapport à l?année précédente pour la même période. Le nombre de décès a atteint 244, soit une baisse de 5,79 % par rapport à l?année 2003. Avec un petit calcul, on découvre qu?en moyenne 119 accidents sont enregistrés par jour avec 12 morts et 175 blessés. Ces statistiques devraient, selon M. Métiche, chef de service de la clinique des brûlés et chirurgie plastique, inciter à plus de vigilance de la part des conducteurs et à plus de présence des autorités concernées sur nos routes. «Plus de voitures banalisées ou encore la mise en place des radars est plus que souhaitée», a-t-il déclaré. Le Pr Métiche a indiqué que la plupart des accidentés de la route sont admis dans cet établissement pour des chirurgies réparatrices qui peuvent, parfois, aboutir à l?amputation d?un membre. Il estime à 4 000, voire à 5 000 DA le coût de l?hospitalisation par jour et dont les soins peuvent s?étaler jusqu?à trois mois. Selon le représentant du ministère de la Santé, le Dr Oulmane, de nombreux facteurs sont à l'origine de cette situation, à savoir le manque de verbalisation, l?état des routes et des véhicules, ainsi que l?absence du contrôle technique obligatoire. Pour preuve, il précisera qu?en 2001 75 % des véhicules avaient plus de 10 ans. De son côté, le Pr Amara Djelloul, chef de service à l?hôpital de Tixeraïne, a tenu à préciser que près de 4 037 enfants victimes des accidents de la route sont soignés chaque année au sein de cet établissement pour différentes fractures et traumatismes crâniens pour un séjour allant de six mois à un an.