Retour Le bédéiste et dessinateur de presse algérien établi à Boston (USA) a repris son projet d'album de BD intitulé Le vieux de la montagne. Son ?uvre a été entamée au début des années 1990 à Oran avant son départ aux Etats-Unis. «Les événements du 11 septembre et leur impact sur l'opinion publique américaine m'ont poussé à reprendre mon projet d'album sur la secte des Assassins, fondée par le chiite Hassen Es-Sabah pour combattre ceux qu'il désignait sous le nom d'usurpateurs, les Saldjoukite turcs qui dominaient le monde musulman», a-t-il expliqué. Le bédéiste a relevé les similitudes de cette secte avec l'organisation Al-Qaîda, à l'origine des attentats contre les tours jumelles de New York, notamment sur le plan de la stratégie de terreur adoptée et des actions violentes menées. Le vieux de la montagne, qui sera prêt dans les prochains mois, sera édité en deux tomes en France puis traduit en anglais pour une éventuelle diffusion aux Etats-Unis. «Le marché américain de la BD est dominé par les fanzines consacrés aux super-héros. C'est une production à grande consommation. Il n'existe pas d'albums de qualité, aussi bien sur le plan technique que celui de l'illustration, comme c'est le cas en Europe. Un album comme le mien peut intéresser éventuellement des distributeurs underground mais l'expérience mérite d'être tentée», a-t-il confié. L'artiste algérien, en dépit de l'éloignement, est resté toujours en contact avec ses compatriotes, notamment ceux installés en France, à l'exemple de Slim, Farid Boudjellal, Larbi Mechkour, Lounis et bien d'autres. Ces contacts ont permis surtout d'envisager le lancement de projets pour «redonner vie à la BD algérienne», après son éclipse du paysage culturel national. Entre autres projets, l'édition d'un journal de détente et de loisirs où le dessin et la BD occuperaient une grande place, ainsi que l'organisation d'un salon ou d'un festival, à l'image de ceux de Bordj El-Kiffan (1987) ou d'Oran (1991). «Slim, qui effectue des déplacements fréquents à Alger, doit prospecter le terrain pour concrétiser ce projet de publication. Tous les artistes, nationaux ou ceux vivant à l'étranger, sont prêts à collaborer à ce journal. Les moyens technologiques actuels facilitent énormément les contacts. Reste à réunir les fonds financiers. Avec ce projet, nous voulons montrer que les potentialités artistiques nationales existent toujours, en dépit de la difficile conjoncture traversée par le pays», fait remarquer Berber. Plus connu sous le nom artistique de «Nad», Nadjib Berber a publié ses ?uvres dans plusieurs titres de la presse nationale comme Révolution Africaine et El Djoumhouria. A Boston, «Nad» travaille au célèbre Massachusetts Institue Of Technology (MIT) où il prend en charge la conception d'affiches, prospectus et autres publications destinées à la communauté estudiantine. Il a, également, à son actif des dessins et caricatures ayant trait à l'actualité politique, publiés par Providence journal, quotidien paraissant à Boston ainsi que des cartes postales humoristiques.