Mass media La 57e édition qui se tient jusqu'au 14 août met en vedette la figure du journaliste à l'écran. L?événement invite à réfléchir sur les notions de vérité et d'objectivité, dans le cadre d'une rétrospective consacrée aux liens complexes entre journalisme et cinéma. Intitulée NewsFront (Le front de l'actualité), cette rétrospective balaie presque tout le spectre du septième art, des origines du cinéma (avec un film de Georges Méliès consacré à l'affaire Dreyfus en 1899), à des ?uvres très récentes comme Control Room (2004) de Jehane Noujaims, sur la réaction de la presse internationale à l'offensive américaine en Irak. Cette histoire du journalisme à l'écran bénéficie elle-même de l'actualité, l'année même où le brûlot anti-Bush réalisé par le journaliste-documentariste, Michael Moore a remporté la Palme d'Or à Cannes. Ce programme de 91 films, mêlant fictions et documentaires, était pourtant prévu depuis au moins un an. «L'effet Moore est venu ensuite et nous fait dire qu'on a eu de la chance», explique l'Italien Giorgio Gosetti, le responsable de cette rétrospective. On y trouve des classiques tels que Citizen Kane d'Orson Welles, quelques raretés ?Le caméraman de Buster Keaton (1927), L'ambassade ? Film trouvé dans une ambassade de Chris Marker (1973) ? et même des ?uvres qui furent censurées comme Obzalovany (L'accusé) du Tchèque Jan Kadar (1964), La rétrospective fait la part belle aux films hollywoodiens. Pour l'historien américain Richard R. Ness, «les films de journalisme» peuvent d'ailleurs être considérés comme un genre en soi à Hollywood. La figure du journaliste se retrouve dans tous les genres reconnus : western, polar, film de guerre ou film politique. Ces fictions mettent en scène des journalistes honnêtes, comme dans Les hommes du président (All the President's Men) d'Alan J. Pakula, sur le Watergate en 1974, où des reporters bien intentionnés, mais qui doivent se salir pour accéder à la vérité (L'Américain tranquille, The Quiet American, de Joseph Mankiewicz en 1958, et son remake par Phillip Noyce en 2002). Certains films dénoncent un journalisme cynique, en mal de sensationnalisme comme le très actuel The Big Carnival (Le gouffre aux chimères) de Billy Wilder, qui date pourtant de 1951. Le festival a édité, avec les Cahiers du cinéma, un livre intitulé Print the legend, cinema et Journalisme.