Sentence Le jugement en première instance a été confirmé, hier, par la cour d?Alger à l?encontre du directeur du Matin. Le directeur du quotidien Le Matin est condamné à une peine de deux ans de prison ferme assortie d?une amende de 1,2 milliard de centimes. Les avocats de la défense, visiblement déçus, ont déclaré qu?il allait «se pourvoir en cassation devant la Cour suprême pour que s'impose le droit», estimant que cette affaire était «politique», a tenu à préciser Me Khaled Berghoul. De son côté, Me Miloud Brahimi a affirmé qu?«il n'y a pas de délit. C'est un cas de nullité sur le fond et sur la forme». Et de poursuivre : «Il n'y a pas de mouvements de capitaux, donc il n'y a pas d'infraction», Détenu actuellement à la prison d'El-Harrach, Benchicou avait été condamné pour «infraction à la législation sur les mouvements des capitaux» après la découverte de bons de caisse dans ses bagages à l'aéroport d'Alger en août 2003. Evoquant les circonstances de son arrestation, le premier responsable du Matin expliquera que «ce n?est pas la première fois que je le fais. Je n?ai jamais été inquiété» d?autant plus que «j?ignorais que la législation interdisait le mouvement des bons de caisse de et vers l?Algérie», avant de souligner que sa condamnation est, essentiellement, liée à ses positions politiques. En réponse à ces déclarations, le juge attesta qu?«ignorer la loi, n?est pas un prétexte». La défense a axé son plaidoyer en grande partie sur l'illégitimité de ce procès. Pour preuve, les avocats ont fait lecture des motifs juridiques en faveur de Benchicou en exhibant le texte de loi 96-22. Ils ont, toutefois, insisté sur la légèreté avec laquelle a été jugée cette affaire.