"Constats" Chercher à poser un regard sur la scène culturelle algérienne, c?est d?emblée dresser un bilan sur l?activité culturelle en Algérie. L?Algérie connaît effectivement un certain déficit culturel, notamment dans le domaine de la création artistique, car durant la décennie noire la culture s?est «éteinte». Il se trouve, cependant, que depuis quelques années, à savoir depuis l?année 2000, l?activité culturelle a repris progressivement le dessus, pour qu?aujourd?hui les salles de spectacle abritent, pratiquement toute la semaine, des représentations artistiques, tels des prestations théâtrales, des récitals musicaux, des performances chorégraphiques, des projections de films? En outre, des espaces où sont exposées des ?uvres d?art, voient le jour, une manière de promouvoir l?expression picturale et faire connaître une nouvelle génération d?artistes plasticiens. Par ailleurs, l?Algérie renoue, depuis quelques années, avec les festivals, à savoir le festival international de Timgad, le festival de la chanson raï, de la musique andalouse et même kabyle, le festival du film amazigh qui se tient à Oran. Un autre festival qui, depuis l?année 2000, est devenu une tradition : le festival de l?Union européenne qui a lieu chaque mois de mai. Ce festival, hautement significatif et particulièrement représentatif, se veut pour mission de rapprocher les deux rives de la Méditerranée. C?est un message de compréhension mutuelle que, d?un côté comme de l?autre de la Méditerranée, la société algérienne et la société européenne essaient, dans l?amitié et la fraternité, de consolider leur relation. Il s?agit de manière efficace de se connaître à travers la culture. Il y a également le mois du patrimoine, un mois durant lequel tout le patrimoine algérien, qu?il soit archéologique, anthropologique, architectural?, est mis en valeur, où des expositions, des rencontres et des conférences sont programmées afin de permettre au public une meilleure connaissance du capital culturel et du fonds historique algérien. Les librairies, ces micro-institutions culturelles, ?uvrent, elles aussi, à créer une tradition culturelle et ce, en organisant une à deux fois par semaine, soit le lundi soit le jeudi, des ventes dédicaces pour promouvoir le livre et inviter le public à renouer avec la lecture. La librairie Chihab Internationale organise, hormis les ventes dédicaces, des rencontres littéraires ou encore des conférences-débats. Les cafés littéraires ou philosophiques sont au menu à la Bibliothèque nationale algérienne, où mensuellement, une personnalité littéraire ou un penseur ou encore un critique partage avec le public ses réflexions et sa vision du monde, et crée en conséquence un dialogue, permettant le rapprochement. Et, enfin, depuis quelques années, des maisons d?édition ont vu le jour. Leur principal objectif est d?encourager les esprits créatifs à écrire, donc à renouveler le champ littéraire. D?où l?organisation à la Bibliothèque nationale d?El-Hamma ou à la Bibliothèque urbaine de Mohammadia du Salon du livre et de l?édition algérienne. L?activité culturelle reprend de plus belle en Algérie, les esprits s?ouvrent et les mentalités changent. Cela revient à dire que la création est en mouvement même si cela se fait à un rythme que l?on voudrait plus rapide, mais cela se fait.