Bill Clinton, ancien président des Etats-Unis, n'est plus en poste, mais sa popularité s'étend jusqu'au Bangladesh où des vendeurs de rues gagnent leur vie en reproduisant des copies illégales de son livre autobiographique Ma vie. Profitant d'un contexte de piraterie généralisée, des centaines de vendeurs à la sauvette, à l'instar de Joynal, slaloment entre les voitures et les camionnettes des rues de Dacca et scandent à leurs conducteurs Ma vie, tout en exhibant une copie illégale du best-seller autobiographique de Bill Clinton, largement distribué au Bangladesh, majoritairement musulman. «J'en ai vendu environ 400 exemplaires depuis juillet. Clinton est très populaire ici et les gens en voitures me demandent si Monica est évoquée dans le bouquin. Je leur réponds par l'affirmative», raconte Joynal, 25 ans, dont la jambe gauche a été amputée à la suite d'un accident industriel. «Après mon accident, il y a quatre ans, j'ai perdu mon travail et commencé à mendier. Mais depuis six semaines, je suis désormais en mesure de subvenir aux besoins de ma famille et j'ai arrêté de mendier», poursuit-il, en utilisant une béquille en bois pour se déplacer entre les voitures. Le scandale provoqué par la liaison de Clinton et l'ancienne stagiaire de la Maison-Blanche Monica Lewinsky, révélée pendant le second mandat du président et traitée brièvement au milieu des 957 pages des Mémoires présidentiels, a suscité un grand intérêt dans le monde. Au Bangladesh, les copies pirates de Ma vie sont vendues entre 150 takas (environ deux euros) et 600 takas bangladais (8,18 euros), contre 1 050 takas (14,31 euros) pour une version originale.